Jan 242022
 
Text: Halte à l'escalade guerrière menée par l'OTAN et les états-unis contre la russie!

Le Parti communiste du Canada dénonce la récente visite de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, à Kiev et la perçoit comme une provocation à l’égard de la Fédération de Russie, ainsi qu’une profession de foi en faveur du bellicisme inhérent à l’impérialisme occidental. Par cette visite, elle contribue également à légitimer un régime fascisant dans le but d’escalader de façon dangereuse les tensions entre l’OTAN et la Fédération de Russie.

« Je suis venue en amie », déclare-t-elle au Premier Ministre ukrainien. À l’issue de son séjour, elle rappelle l’ouverture du Canada à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN en plus de ne pas fermer la porte à une transaction d’armes avec ce pays est-européen. Elle poursuit ainsi la politique d’assistance et d’appui inconditionnels à l’Ukraine qui se manifeste, entre autres, par une somme de 785 millions de dollars investis à travers des programmes d’aide depuis 2014, mais surtout par la présence d’environ 200 militaires canadiens (ainsi que des officiers de police) à travers la mission Unifier.

Or, la question qui se pose est : « qui sont ces amis qui profitent de cette assistance »? Certes, le Canada affirme vouloir défendre la démocratie contre une Russie despote et impérialiste, mais qu’en est-il vraiment?

La vérité a de quoi glacer le dos de tout démocrate et progressiste. En effet, l’Ukraine post-Maïdan n’est ni plus ni moins qu’un repère de nazillons et fascistes qui occupent des postes-clés jusque dans les plus hautes sphères de l’administration publique et de l’État. C’est à eux que Mélanie Joly s’adresse lorsqu’elle déclare venir « en amie ». Les faits d’ailleurs le corroborent. 

En 2018, des officiels de la mission Unifier ont été aperçus entrainant des milices fascistes néonazies du bataillon Azov. Cette milice fait partie de la Garde nationale ukrainienne depuis 2014 et s’est rendue coupable de différents violations et crimes contre les droits humains dans le pays. Son commandant, Biletzki, a déjà déclaré que la destinée de l’Ukraine est de « diriger les races blanches du monde dans une croisade finale contre les untermenschen sémites ». Ce même personnage siège à la Rada (parlement Ukrainien). De plus, ce bataillon qui recrute des miliciens suprématistes blancs et néonazis à travers le monde, a accueilli avec enthousiasme des délégations de l’OTAN et a été mandaté pour observer les élections présidentielles qui ont porté au pouvoir Volodimir Zelensky.

Quant à la Police nationale, que les États-Unis se sont engagés à financer et former après 2014, elle est également dirigée par des nazillons comme Vadim Troyan, vétéran du bataillon Azov. Avec un tel chef, la complaisance des forces de l’ordre avec les milices néonazies est assurée!

En plus de les entrainer, ce sont eux que le Canada armera sans doute dans un avenir proche…   

Andriy Paroubiy, Président de la Rada de 2016 à 2019, est un des cofondateurs du Parti social-nationaliste (néonazi) qui, au tournant des années 2000, se rebaptise Svoboda. Son ascension politique commence alors qu’il est nommé, après l’épisode euro-Maïdan, Secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense où il travaille étroitement avec Dmytro Iarokh, chef de l’organisation fasciste Pravy Sektor.

Depuis 2015, les auteurs des massacres de plus de 100 000 Ukrainiens (Juifs, Polonais, communistes, syndicalistes, anti-fascistes, etc.) comme sans doute le plus célèbre d’entre eux, celui de Babi Yar, sont aujourd’hui reconnus comme des héros nationaux. Les symboles et manifestations de glorification du nazi-fascisme se multiplient avec la complaisance voire le financement du gouvernement et des forces de l’ordre. Par exemple, à Kiev, un centre commercial situé sur l’avenue Bandera (ancienne avenue de Moscou) n’hésite pas à frapper son escalier d’une swastika nazie le jour même où des milices fascistes défileraient sur cette même avenue. Les quelques statues de Lénine restantes, libérateur du prolétariat et des peuples, sont remplacées par des plaques ayant pour but de laver les crimes du nazi-fascisme. Des camps d’endoctrinement sont organisés et financés publiquement pour inculquer une mentalité fasciste aux jeunes ukrainiens.

La Loi protégeant les langues minoritaires (russe, hongrois, polonais, grec, etc.) est abrogée en 2018 par un décret judiciaire dans une tentative d’assimilation forcée.

Le Parti communiste, l’une des principales forces politiques du pays, fait les frais de persécutions, saisies orchestrées par le régime en place, d’attaques et de raids constants. En 2015, une loi criminalisant les symboles communistes (mais complaisante envers les symboles fascistes et nazis) empêche le Parti de se présenter aux élections. On se rappelle également qu’en 2014, à Odessa, le Centre des syndicats a été mis en feu le 2 mai par des fascistes pro-Maïdan, tuant ainsi 46 personnes opposées à une Ukraine que l’OTAN et l’UE livrent sur plateau d’argent aux réactionnaires et ligues factieuses.

Lors de son séjour, Joly déclare que le Canada défend la souveraineté ukrainienne. Or, de quelle souveraineté peut-il s’agir alors que le gouvernement en place l’a été grâce au financement et à l’appui de l’Union européenne, des États-Unis et de leurs alliés? De quelle souveraineté parle-t-on alors que les forces de police sont entrainées par des mercenaires de l’OTAN? De quelle souveraineté, enfin, s’agit-il alors que 200 soldats canadiens sont en poste?

La vérité, c’est que l’épisode Euromaïdan s’est soldé par un abandon total de la souveraineté ukrainienne au profit de fascistes inféodés à l’impérialisme occidental qui voit en l’Ukraine ni plus ni moins qu’un terrain de jeu dans lequel les masses laborieuses sont prises en tenaille.

Ce que veulent Mélanie Joly, le Parti libéral et le capital en général, c’est une Ukraine qui joue le rôle de fer de lance de l’impérialisme occidental, d’arrière-base contre la Russie. Ils n’espèrent qu’une chose de l’Ukraine : qu’elle obéisse au doigt et à l’oeil. Si un régime de collaboration avec les forces fascistes est nécessaire, peu importe.

Plus globalement, en cherchant à falsifier l’histoire et en posant l’Ukraine post-Maïdan fascisante en victime du despotisme russe, le Canada prend part activement dans une cavale visant à justifier les visées impérialistes occidentales. Il réaffirme sa profession de foi en faveur des intérêts monopolistes canado-américains et envers l’intégration accrue de la politique étrangère du Canada à celle des États-Unis. Une telle position revient à faire de lui un fer de lance dans la fuite en avant de l’impérialisme occidental.

Là aussi, les faits sont clairs : alors que les chancelleries occidentales poussent des cries d’orfraie lorsque la Russie opère un mouvement de troupe à l’intérieur de son territoire, personne ne s’émeut outre mesure de la présence de 8 000 soldats états-uniens en Europe, ni du Drang Nach Osten continu de l’OTAN qui se rapproche des marches de la Russie, menaçant sa souveraineté. Or, que diraient les États-Unis si la Russie ouvrait des bases militaires de la taille de Ramstein ou de celle du Kosovo au Canada ou au Mexique?

Le fait est que le principal danger à la paix en Europe ne vient pas de Moscou, mais bien de Washington et l’OTAN.  

Ainsi, le Parti communiste exige du Canada qu’en lieu et place d’une politique va-t-en-guerre, il s’oppose à toute escalade diplomatique et de violence en :

  • Rapatriant ses soldats positionnés en Ukraine et en Lettonie – plus un seul soldat canadien hors du pays;
  • Cessant tout vente d’armes et équipement militaire à l’Ukraine;
  • Se retirant de l’alliance offensive et meurtrière qu’est l’OTAN et en adoptant une politique internationale souveraine de paix et de solidarité;
  • Prenant position contre l’expansion de l’OTAN aux marches de la Russie et en appelant à sa dissolution complète;
  • Rétablissant un dialogue d’égal à égal et constructif avec la Fédération de Russie.

Ce n’est que de cette façon que nous serons en mesure de garantir réellement la souveraineté du peuple Ukrainien et lui permettre de choisir librement son avenir. Pour y parvenir, nous en appelons aux mouvements démocratiques et populaires du pays, en particulier aux partisan-nes de la paix et au mouvement syndical – qui a déjà adopté des positions contre l’OTAN – de se mobiliser contre cette provocation et ainsi clairement faire profession de foi contre l’impérialisme barbare et meurtrier, principal ennemi de la classe ouvrière et des peuples, ainsi que se positionner contre le danger de guerre croissant.

Commité exécutif central

Parti communiste du Canada