Oct 232019
 

À l’issue de 40 jours de campagne électorale intense, aucun des partis du grand capital n’a obtenu la majorité au parlement. Sous réserve des derniers comptages, les votant-es ont élu 157 Libéraux, 120 Conservateurs, 32 bloquistes, 24 néo-démocrates et 3 verts, mais aussi une candidate indépendante, Jody Wilson-Raybould dans Vancouver – Granville. Le Parti communiste du Canada a présenté 30 candidat-es qui ont défendu une plateforme plaçant « le peuple et l’environnement avant les profits ». Malgré une chape de silence de la presse vénale, les communistes ont reçu un accueil des plus positifs depuis plusieurs années.

En guise de commentaire préliminaire, le Comité exécutif central du PCC accueille favorablement la défaite des Conservateurs d’Andrew Scheer, le principal danger pour les travailleur-euses et l’environnement, ainsi que l’échec du Parti populaire qui n’a pu élire aucun candidat. Les Conservateurs et le PPC, qui se sont saisis de la campagne pour nier la crise climatique et pour promouvoir l’austérité, la haine et la bigoterie ont à peine obtenu un tiers du vote total, ce qui représente clairement un rejet de leurs politiques. Cependant, ce résultat (incluant les 290 000 votes pour le PPC) prouvent que le Canada n’est pas immunisé contre les idéologies racistes, misogynes, xénophobes, islamophobes et anti-LGBTQ+ qui ont le vent dans les voiles dans plusieurs pays capitalistes. La lutte contre le racisme et le fascisme au Canada ne prend pas fin le soir des élections.

Sur une note plus positive, aucun parti représenté au nouveau parlement n’a obtenu un mandat politique majoritaire pour imposer unilatéralement ses politiques d’austérité néolibérales. Plus de 60% des suffrages appuient des partis et des candidat-es qui, à degrés divers, ont promis de s’attaquer à la crise climatique et d’étendre les programmes sociaux. Nous prenons également note que les électeur-trices du Québec ont manifesté leur mécontentement quant au statu quo constitutionnel en accroissant leur appui au Bloc québécois.

En corollaire, la majorité des votants exigent un gouvernement qui prendra ces enjeux au sérieux. Le résultat du 21 octobre nous pousse à demander d’aller plus loin que la simple rhétorique habituelle des campagnes électorales. Par contre, malgré leurs discours progressistes, aucune des forces parlementaires ne lutte pour un changement social et économique fondamental, ni pour une rupture de la politique étrangère pro-impérialiste du Canada.

Attendre passivement ce changement par un gouvernement minoritaire libéral inféodé aux grandes entreprises, peu importe qu’il soit appuyé par le NPD, les Verts et / ou le Bloc, relève d’une erreur stratégique monumentale. Des progrès peuvent être réalisés, mais seulement si les mouvements progressistes, syndicaux, les peuples et nations autochtones, les environnementalistes, le mouvement étudiant, féministe, les personnes racisées et tous les autres qui, partout à travers le pays, ont voté en espérant un changement conséquent au sujet de ces questions qui ont été au cœur de la campagne s’unissent et bâtissent une riposte forte et massive capable de faire pression sur le parlement. Les résultats du 21 octobre ont engendré des conditions politiques plus complexes à la fois au sein et à l’extérieur du parlement. Le Parti communiste prépare une analyse plus complète et plus détaillée de ces résultats, de même qu’au sujet des nouvelles perspectives de luttes.

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada