Réuni en session plénière le 15 décembre dernier, le Comité central du Parti communiste du Canada a condamné la brutale violation des droits de la personne se produisant au Chili depuis le 18 octobre lorsqu’ont débuté les manifestations massives contre le gouvernement du président Sebastian Piñera.
Selon le rapport émis le 6 décembre par l’Institut national des droits humains du Chili (INDH), 26 personnes ont été tuées et 11 000 autres blessées, tandis que plus de 15 000 ont été arrêtées. L’INDH fait également état de 352 blessures aux yeux (dues à l’utilisation aveugle d’armes anti-émeutes contre les manifestant-e-s par la police militaire – Carabineros), ainsi que de 192 victimes de violences sexuelles et de 405 cas de torture. L’ampleur de la répression étatique aujourd’hui au Chili est la pire depuis les années de la dictature fasciste qui avaient suivi le coup d’État soutenu par les États-Unis en 1973. Néanmoins, il aura fallu près de deux mois au gouvernement fédéral libéral de Justin Trudeau pour y répondre. Aujourd’hui encore, les libéraux fédéraux affirment que le gouvernement de La Piñera et les manifestant-e-s chilien-ne-s « partagent également le blâme » de la situation, et ils exhortent les autorités chiliennes à « rechercher une approche intégrative » à la crise, plutôt que de reconnaître leur culpabilité
Le gouvernement de La Piñera porte l’entière responsabilité de la violence envers les manifestant-e-s, à la fois en raison du déploiement de policier-e-s et de troupes lourdement armés, mais aussi à cause de son refus de répondre à la large demande publique de remplacer la constitution fasciste imposée par le régime militaire de Pinochet près de 40 ans auparavant. Le rejet du gouvernement de La Piñera par la population suite à ces événements est démontré par les sondages d’opinion qui indiquent que près de 80% désapprouvent le président et son cabinet.
Au cours des deux derniers mois, le peuple chilien s’est largement impliqué dans le débat à propos des changements nécessaires pour apporter une véritable démocratie et la liberté à son pays. Ce mouvement populaire vise à surmonter enfin l’impact de décennies d’attaques d’austérité néolibérale contre les retraites, les soins de santé, les droits syndicaux et les salaires. L’éruption de colère populaire en octobre, tout comme les manifestations étudiantes massives qui ont secoué le Chili ces dernières années, sont la preuve que le coup d’État fasciste de 1973 n’a pas amélioré la vie de la classe ouvrière chilienne, mais a plutôt servi à concentrer la richesse et le pouvoir dans les mains de l’élite capitaliste du pays. En dépit des manœuvres désespérées du gouvernement, des millions de Chilien-ne-s continuent de se mobiliser autour de la revendication de créer une Assemblée constituante afin de mener à bien un changement démocratique fondamental et des réformes sociales progressistes.
Le Comité central du Parti communiste du Canada exprime sa pleine solidarité avec nos camarades du Parti communiste du Chili, avec le mouvement pour une Assemblée constituante, et avec toutes les luttes populaires pour mettre fin à l’héritage du fascisme et apporter un nouvel avenir, progressiste, pour les travailleur-euse-s.
Comité central, Parti communiste du Canada