Dec 182024
 

Le Parti communiste du Canada s’insurge contre la récente annonce du Président états-unien élu, Donald Trump, qui entend imposer des tarifs douaniers de 25% pour tout produit en provenance du Mexique, de la Chine et du Canada. Ajoutant l’insulte à l’injure, il a fait preuve d’un mépris débridé envers le Canada en traitant le pays comme 51e État, preuve que ses objectifs s’étendent bien au-delà de la hausse des tarifs douaniers. 

Nous avons été habitués aux volte-faces fébriles de Trump lors de son premier mandat, mais cette menace est à prendre au sérieux. Car peu importe l’application ou non de cette mesure provocatrice, montre à quelle enseigne loge le Président élu. Au-delà des tarifs douaniers, c’est l’ensemble de l’économie canadienne que Trump cherche à mettre à sa disposition, ce qui implique nécessairement d’importantes pressions pour la braderie des forces productives et la casse des services publics. 

En effet, l’augmentation des tarifs douaniers représente un outil de chantage pour forcer le Canada à livrer sur plateau d’argent des pans entiers de son économie aux monopoles états-uniens. Privatisation des services publics, à commencer par la santé, faillite de l’industrie automobile, crise dans l’industrie aéronautique (Bombardier a déjà perdu 9% en bourse à la suite de cette annonce scélérate), abandon du système de gestion de l’offre, industrie forestière démantelée, tels sont les éléments dans la ligne de mire.   

Nous condamnons également les appels des milieux d’affaires qui espèrent un front uni de l’ensemble des partis politiques pour que ceux-ci s’entendent et servent leurs intérêts. De même, la prétendue division entre différents Premiers Ministres provinciaux entre ceux qui espèrent une fronde unie pour mieux négocier et les capitulards est ridicule. Dans les deux cas, il s’agit de divergences tactiques visant à mieux consolider le pouvoir des monopoles privés canadiens comme étatsuniens à travers leur intégration mutuelle. Ainsi, au lieu de s’attaquer à Trump et à ses politiques antisociales, antipopulaires, antidémocratiques, antisyndicales et bellicistes, ils cherchent à s’y intégrer. 

Le libre-échange n’est qu’un euphémisme pour désigner le « protectionnisme des intérêts monopolistes ». Inversement, le « protectionnisme » que promeut Trump correspond à une économie mondialisée où l’ensemble des pays ouvrent leurs frontières pour servir l’impérialisme états-unien. Dans les deux cas, il s’agit de renforcer le pouvoir des monopoles et saigner la classe ouvrière et les masses populaires. 

La seule voie de sortie d’une telle situation passe par la rupture avec le pouvoir des monopoles notamment à travers un vaste chantier de nationalisations des secteurs-clés de l’industrie, mais aussi par la lutte intensifiée contre l’impérialisme états-uniens et la dépendance à cette économie en crise au profit d’accords commerciaux divers et réellement mutuellement bénéfiques. 

L’heure n’est pas à rassurer Trump ni les monopoles états-uniens qui l’ont porté au pouvoir,  certainement pas en cédant à son chantage vicieux. Car au final, Trump vise à forcer le Canada à répondre aux diktats états-uniens, à commencer par une augmentation massive des dépenses militaires et la conversion de notre économie en économie d’appoint pour financer les guerres de rapine de l’impérialisme US. 
N’en déplaise à M. Trump et à ses thuriféraires locaux, l’heure est à la réaffirmation de la souveraineté canadienne envers et contre la soumission à l’impérialisme yankee, au retrait immédiat de l’OTAN et de toute alliance impérialiste, incluant les accords de libre-échange dont le but n’est autre que de tailler sur mesure des constitutions aux monopoles transnationaux. 

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada