Depuis plusieurs mois, voire quelques années, on assiste à une montée de la combattivité des salariés du secteur des transports. En début d’année, ce sont les syndiqués du RMT britannique qui ont débrayé. En mai, les cheminots de la CGT française se sont également mis en grève.
Ces luttes sociales qui allient meilleurs salaires et conditions de travail avec le refus catégorique du démantèlement du monopole public sur les transports publics surviennent alors que la pandémie de COVID19 a rappelé le caractère névralgique de ce secteur pour les économies nationales et mondiales. Ainsi, d’une part, les monopoles se sont rués sur cette opportunité pour garantir leurs profits en intensifiant la privatisation et la mise en compétition entre les différents acteurs de l’industrie, puis en pressant les travailleurs à travers des journées de travail plus longues, plus pénibles et moins payées en salaire réel considérant l’inflation ambiante. Souvent, ces mesures anti-populaires sont adoubées par les pouvoirs publics. De l’autre, les travailleurs ont repris conscience de leur pouvoir de négociation et refusent de se vendre sur plateau d’argent.
C’est dans ce contexte global qu’il faut comprendre la possible grève des pilotes de ligne d’Air Canada à venir, les contestations des agents de bord des derniers mois – pour lesquels on estime 35h de travail non-payé chaque mois – et, plus récemment, le vote de grève d’environ 9300 cheminots du Canadien pacifique (CP) et du Canadien national (CN). On parle en effet de
Le Parti communiste du Canada salue leur combattivité contre les tentatives patronales de passer en fore une dégradation de leurs conditions de travail notamment en imposant des horaires prolongés et une flexibilité de travail accrue.
Nous dénonçons vertement l’ordonnance d’arbitrage exécutoire, prélude à une loi matraque de retour au travail qui fera précédent sur les prochains conflits de travail. Le message est clair : les monopoles peuvent imposer leurs conditions sur les salariés sans même passer par la négociation et ce, sous les auspices du gouvernement – à la fois du Premier Ministre que de celles de Steven McKinnon qui n’hésite pas à user de ses pouvoirs discrétionnaires pour contourner la loi du travail fédérale.
Nous dénonçons également le chantage orchestré par les monopoles qui, à travers les médias à leur solde, ont fait croire que la grève, plutôt que les profits capitalistes, étaient responsables d’un ralentissement économique. Or, c’est au contraire le pouvoir des monopoles qui empêche le développement de notre économie et défait notre tissu industriel.
Ce n’est pas un hasard si, le jeudi 29 aout dernier, un front commun des syndicats des débardeurs s’est réuni à Montréal en front commun pour dénoncer le recours à l’article 107 du Code du travail fédéral. Leur but n’est autre que de souligner l’importance des conditions de travail dans le domaine des transports, notamment alors que l’un des plus importants lock-outs a lieu au port de Québec. Il n’est pas question de négocier à la baisse les conditions de travail dans ce domaine, ce qui aurait un impact néfaste sur l’ensemble des salariés de l’industrie.
Les cheminots peuvent avoir accepté un retour au travail moyennant un recours en justice. Il n’en demeure pas moins que la lutte dans le secteur des transports n’est pas terminée. Les travailleurs cherchent, par le rapport de forces, y compris la grève et bravant les lock-out potentiels, à se parer contre les volontés du patronat.
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada