May 012024
 

Le 1er mai 2024 marque l’intensification de la lutte des travailleurs contre les bas salaires et la baisse du niveau de vie après des années d’austérité, de hausse des prix et de profits gargantuesques des plus grandes entreprises nationales et transnationales.

Un an et demi de taux d’intérêt élevés imposés par la Banque du Canada a permis aux banques, aux propriétaires, aux promoteurs, aux usuriers et aux grandes entreprises de s’enrichir. Quant aux les travailleurs, ils se battent pour conserver leurs maisons et leur épargne pendant que les petites entreprises luttent pour éviter la faillite.

Le nombre de grèves en 2023 a dépassé les records établis en 1985, car les travailleurs ont rejeté les conventions collectives exigées par le patronat et ont voté à une large majorité en faveur de meilleures conditions. Certains travailleurs qui n’avaient jamais ou rarement fait grève ont débrayé l’année dernière, notamment dans le cadre d’une grève pan-canadienne qui a mobilisé 155 000 salariés de la fonction publique représentés par l’AFPC. Au Québec, les grèves du Front commun ont conduit plus d’un demi-million de travailleurs à voter en faveur d’une grève générale illimitée, parfois en l’absence d’indemnités de grève. Ils ont ratifié des accords finaux à faible majorité. Les travailleurs du secteur privé ont également fait grève, les travailleurs du secteur automobile approuvant les accords à de faibles majorités devant la menace de licenciements massifs et de fermetures avec l’avènement des voitures électriques et des usines de batteries. Même de petits groupes de travailleurs ont défendu leur position contre les grandes entreprises. Les travailleurs de Windsor Salt ont été en grève pendant près de cinq mois, confrontés à un monopole qui a tenté de briser le syndicat, avant d’être contrainte à négocier une entente acceptable pour les ouvriers.

Cette année, la lutte pour de meilleurs salaires, retraites et conditions de travail se poursuit. Devant la collusion des gouvernements et des entreprises pour faire baisser les salaires, s’attaquer aux conditions de vie, privatiser les services publics et les programmes sociaux, les travailleurs sont confrontés à un assaut de taille.

La décision du gouvernement, soutenue par tous les partis au Parlement, d’augmenter les dépenses militaires à 58 milliards de dollars par an d’ici 2026 en fait partie. Elle implique des augmentations encore plus importantes par la suite pour répondre à la demande de l’OTAN qui souhaite que les dépenses militaires correspondent à 2 % du PIB. Elles s’ajoutent aux 70 milliards de dollars consacrés aux avions de chasse, aux 300 milliards de dollars engagés pour les navires de guerre, aux fonds dépensés pour la guerre en Ukraine, ainsi qu’aux sous-marins nucléaires si le Canada rejoint l’AUKUS.

Qui paiera pour ces armes meurtrières et destructrices ? Ce ne sera pas l’industrie de l’armement : elle génèrera des milliards en bénéfices. Ce seront les travailleurs qui verront privatisés et démantelés les programmes sociaux universels tels que l’assurance-maladie, l’assurance-emploi, les retraites, l’éducation et les services publics que les travailleurs ont conquis par de longues luttes. Et ce sont les jeunes qui paieront – certains au prix de leur vie – l’expansion de pactes militaires tels que l’OTAN, NORAD, AUKUS etc.

Tout le monde paiera le risque accru d’une guerre mondiale possiblement nucléaire, la destruction de l’environnement. On le voit déjà à travers les migrations massives pour cause de guerre et de catastrophes climatiques.

Malheureusement, aucune voix ne s’élève aujourd’hui au Parlement pour défendre les travailleurs, pour la paix, l’emploi, des salaires, des retraites décents, pour l’environnement, pour des logements publics abordables, pour réduire les prix, les profits des entreprises, les taux d’intérêt, pour limiter le pouvoir des monopoles. Ce sont des questions urgentes que Poilievre et le Parti conservateur exploitent cyniquement à des fins électoralistes. Ils prétendent être un parti des travailleurs, mais ce n’est qu’un mensonge, comme le montrent leurs politiques patronales et leur bilan antisyndical. Tout comme les libéraux, ils parlent au nom des grandes entreprises, mais les conservateurs ont également des liens avec l’extrême droite. Le Bloc Québécois parle également au nom des entreprises, tandis que le NPD affirme qu’il parle au nom des travailleurs lors des congrès syndicaux, mais pas au Parlement ni pendant les élections.

L’influence droitière du NPD dans les hautes sphères du mouvement syndical vise à bloquer l’action politique indépendante des travailleurs au profit du dialogue social et d’un soutien sans réserve au NPD.

Nous avons besoin en urgence d’une action politique indépendante de masse de la part des travailleurs, des agriculteurs, des femmes, des jeunes, des non-organisés, des privés d’emploi, du Parti communiste et de tous ceux qui sont prêts à se battre pour un programme populaire et à lutter contre l’austérité, les profits, la privatisation, la guerre et la précarisation d’emploi, les salaires de misère, les retraites dérisoires, la casse de l’assurance-emploi, de l’assurance-maladie, de l’éducation et la destruction de l’environnement.

Aujourd’hui, nous avons un gouvernement minoritaire impopulaire qui peut être poussé à faire des concessions significatives à condition que les syndicats et leurs alliés prennent le relais, ce qui paverait la voie à des élections fédérales. Là, la lutte pour un programme populaire serait au premier plan, au lieu d’un affrontement pour le pouvoir entre les libéraux, favorables à la guerre et à l’austérité, et les conservateurs, favorables à la guerre et à l’austérité.

En ce premier mai, nous luttons pour une action politique de masse unie qui puisse rassembler la classe ouvrière contre la guerre et la réaction, pour la paix, le progrès, l’environnement et la conversion des dépenses militaires en investissements pour l’assurance-maladie, les programmes sociaux, la création d’emplois, le logement abordable, l’environnement etc.

Commité exécutif, Parti Communiste du Canada