La décision des Libéraux de présenter une loi forçant le retour au travail et mettant fin à la grève du STTP, met en péril le droit à la libre négociation collective et le droit de grève de tous les syndicats et de toutes les travailleuses et les travailleurs du Canada.
L’argument du gouvernement à l’effet que la grève menaçait les petites entreprises et les consommatrices et les consommateurs au plus fort de la période des dépenses du temps des Fêtes, ne tient pas la route. Le STTP n’a jamais fermé le bureau de poste, les grèves étaient rotatives et le courrier était toujours livré.
En outre, le syndicat avait promis au public de distribuer les chèques du gouvernement, les médicaments et les autres produits essentiels en cas d’arrêt complet du travail. Il n’y a jamais eu d’urgence. Il n’y avait aucune raison de mettre fin à cette grève.
Sauf bien sûr pour répondre aux demandes des grandes entreprises qui souhaitent que le gouvernement brise le syndicat et privatise cette société d’État. C’est là l’argument décisif de certains des plus grands partisans et soutiens financiers du gouvernement pour mettre fin à la grève. Il suffit de consulter la liste des donateurs du Parti libéral – et conservateur – au cours de la dernière décennie.
Les travailleuses et les travailleurs des postes ont été acculés à faire la grève parce que Postes Canada savait que cela pouvait conduire le gouvernement (libéral ou conservateur) à ordonner le retour au travail. Il n’y a aucune incitation à négocier quoi que ce soit pour cet employeur – et il ne l’a pas fait – pendant plus d’un an.
Ce qui est en cause, c’est la mise en œuvre d’une décision concernant l’équité salariale que le syndicat a gagnée et que l’employeur ignore. Un niveau d’accident du travail cinq fois plus élevé que partout ailleurs au Canada. Des journées de travail de douze heures, des heures supplémentaires obligatoires, du travail précaire et à temps partiel. Un lieu de travail qui devrait faire honte à n’importe quel employeur, sans parler qu’il s’agit d’un employeur public qui devrait donner l’exemple d’une négociation collective juste, et non pas celui d’une négociation de mauvaise foi. Le Premier ministre, qui affirme se soucier des droits et des normes du travail, a permis à cet employeur de saper la libre négociation collective et doit assumer l’entière responsabilité des conséquences. Les Canadiennes et les Canadiens se souviendront de cette trahison lors des élections fédérales, l’automne prochain.
Alors que le chef de la direction de cette société d’État souligne continuellement la nature changeante du service postal à l’ère numérique, le STTP a proposé un plan établissant comment le bureau de poste peut offrir toute une gamme de nouveaux services au public, y compris des services bancaires postaux. Au lieu de reprendre ces idées novatrices, les Libéraux les ont tuées dans l’oeuf lors d’un vote parlementaire ce mois-ci.
Les postiers veulent une convention collective. Les grandes entreprises, les Libéraux et les Conservateurs veulent privatiser Postes Canada et casser les reins du syndicat.
Le Parti communiste se tient aux côtés des travailleuses et des travailleurs des postes et de leur syndicat, le STTP, dans ce qui est maintenant une bataille pour le droit de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs de pouvoir faire la grève et de négocier collectivement librement. Nous appelons les mouvements syndicaux et démocratiques à soutenir la lutte en cours des postières et des postiers pour forcer Postes Canada à négocier un règlement équitable et pour abroger dès maintenant la loi anti-ouvrière de retour au travail.
Nous exigeons également que le Parlement adopte une Charte des droits du travail garantissant le droit absolu de faire la grève, le droit de libre négociation collective ainsi que de s’organiser et de faire du piquetage pour toutes travailleuses et les travailleurs du Canada. Les gestes de l’employeur, du gouvernement et des Conservateurs dans cette grève prouvent la nécessité urgente d’une Charte des droits des travailleuses et des travailleurs pour protéger leurs intérêts, leurs syndicats et la libre négociation collective au Canada.
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada