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Solidarité avec les actions du STTP en défense de Postes Canada et des services publics

À l’aune d’un conflit de travail à Postes Canada, le Parti communiste du Canada, fidèle à son compromis envers la classe ouvrière, prend fait et cause pour les postiers. Nous joignons nos voix et nos actions avec ces travailleurs qui, en luttant pour le maintien de leurs conditions de travail et leurs salaires, se battent pour le maintien d’un service postal public et de qualité.

Nous dénonçons le rapport Kaplan et ses conclusions dont l’objectif n’est autre que le démantèlement du service postal et ce, en droite ligne avec les exigences du capitalisme monopoliste d’État, à savoir la subordination des sociétés d’État aux intérêts des entreprises privées qu’elles sont réduites à subventionner indirectement. Il appelle ainsi à en finir avec les livraisons à domicile aux particuliers – mais pas aux entreprises. Il préconise également une plus grande flexibilité du travail soit à travers des routes déterminées à la seconde par des algorithmes ou par l’imposition de tâches nouvelles lorsqu’un facteur a complété sa route plus rapidement qu’en temps imparti en plus d’imposer par d’autres truchements une flexibilisation de l’emploi.

Derrière cet euphémisme, il s’agit en fait d’une précarisation de l’emploi. L’objectif est d’imposer des conditions de travail similaires à celles d’Amazon, de rendre les travailleurs de Postes Canada taillables et corvéables à merci, ce à quoi nous nous devons d’ajouter jetables. Avec la privation d’emploi de pratiquement 6000 salariés au Québec à la suite de la fermeture des entrepôts pour se débarrasser d’un syndicat. Telle est la doctrine Amazon.

Ce véritable coup de trique a pour objectif final la mise en compétition du service postal public avec les monopoles privés qui écument le marché de la grande distribution (Amazon, Purolator, UPS, DHL, etc.) En effet, des conditions dégradées pour les postiers signifie une pression à la baisse sur les salaires et conditions de travail de l’ensemble du secteur. L’objectif est donc de rendre « compétitifs » les employés de Poste Canada en prélude à la privatisation de pans entiers de l’entreprise qui seront livrés sur plateaux d’argents aux multinationales qui cherchent à se tailler la part du lion.

Alors que le capital cherche à réduire le service postal au minimum, l’heure est à son expansion. Différentes perspectives créatives existent pour non seulement dynamiser Postes Canada, mais aussi répondre à plusieurs besoins croissants de la population, dont l’accès à internet et à la téléphonie à cout raisonnable ou une banque postale publique. Le STTP est d’ailleurs prêt à s’engager dans cette voie. Pourtant, le patronat cherche coute que coute à laisser ces secteurs en jachère pour que le privé fasse main basse, nous privant ainsi de services pourtant nécessaires.

Nous dénonçons enfin la campagne du patronat coalisé visant à liguer la population contre les travailleurs postaux qui la prendrait « en otage » à cause du conflit de travail. Le fait est que ce conflit est entièrement motivé par une direction qui obéit aux intérêts exclusifs du patronat avec une ingérence honteuse du gouvernement. En effet, n’eut été de l’imposition de l’article 107 du Code du travail, voire de l’existence de cet article scélérat, le patronat n’aurait jamais pu se sentir en confiance et forcer un retour au travail des postiers en grève. Il aurait été beaucoup plus diligent à la table des négociations et aurait dû, grâce au rapport de forces, accéder aux demandes essentielles du syndicat. Rappelons par ailleurs que la dernière convention collective consentie et négociée entre la partie patronale et les salariés remonte à 2008, prouvant que ce mépris patronal est monnaie courante à Postes Canada.

Pour un service postal public et de qualité, pour la défense des services publics et leur expansion, les communistes répondent : « Présent! » Nous appelons également la population à s’organiser et à témoigner de sa solidarité envers la cause des postiers, car la défense des services publics l’ensemble des masses populaires, de la classe ouvrière et des travailleurs.

Plus particulièrement, nous enjoignons le mouvement syndical dans son ensemble à s’organiser et à préparer des actions de solidarité avec la lutte du STTP, car le conflit social à venir est éminemment politique. Son issue a autant à voir sur les conditions de travail et de salaire des postiers qu’avec le maintien de nos services publics en général.

Une victoire des salariés représenterait non seulement un affront envers le patronat, mais soulignerait surtout la capacité d’organisation des travailleurs et de la classe ouvrière, sa volonté d’union et d’action contre le pouvoir des monopoles. Elle enverrait un message clair à Carney et à ses prélats : nous ne lui laisserons pas s’arroger les coudées franches pour brader nos salaires, conditions de travail, nos emplois ni nos services publics.

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada