Mar 062016
 

Le 8 Mars, Journée internationale des femmes, c’est le temps de célébrer notre histoire de lutte pour l’égalité, et de nous unir dans l’action pour gagner un monde meilleur et plus juste. Au Canada, nous célébrons la défaite des Conservateurs anti-femme d’Harper qui ont fermé presque tous les organismes ou services fédéraux qui soutenaient l’égalité des femmes, qui ont fermé le bureau de Condition féminine Canada, éliminé le financement des organisations de femmes qui sont engagées dans leur défense, adopté le projet de loi C-36 (qui met en danger la vie des travailleuses du sexe) et bloqué les avenues juridiques pour lutter en faveur de l’équité salariale.

Le statut d’inégalité des femmes a été condamnée par presque tous les organismes des Nations Unies qui examinent la réalisation des droits humains au Canada, incluant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Comité des droits de l’homme, et le Conseil des droits de l’homme. Il faut faire pression sur le nouveau gouvernement libéral pour qu’il prenne des mesures concrètes pour la pleine égalité.

Les libéraux ont promis de mettre en œuvre les recommandations d’action de la Commission vérité et réconciliation, notamment une enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées. Le Premier Ministre Justin Trudeau a nommé un cabinet où les deux sexes sont également représentés, incluant l’avocate autochtone Jody Wilson-Raybould en tant que ministre de la Justice.

Néanmoins, ce gouvernement a également signé le Partenariat Trans-Pacifique, un traité impliquant douze pays sur les droits des entreprises qui sera un désastre pour la classe ouvrière et en particulier pour les femmes. La résistance se développe contre cet accord anti-démocratique, anti-travailleuse-eur, anti-environnement et anti-agricultrice-eur. Nous nous joignons à tous celles et ceux qui travaillent à bloquer la ratification du PTP.

Les Libéraux avaient promis des changements au projet de loi d’État policier C-51, qui donne de nouveaux pouvoirs très importants pour criminaliser la dissidence. En agitant le spectre du terrorisme islamique, en réalité, C-51 vise celles et ceux qui critiquent l’austérité, la destruction de l’environnement et la guerre impérialiste. L’islamophobie du gouvernement Harper a touché de façon disproportionnée les femmes. Cette législation nuit directement aux femmes qui jouent un rôle dirigeant dans les mouvements syndicaux, autochtones, environnementaux et étudiants. Ce projet de loi dangereux doit être mis au rebut – tout comme les Libéraux l’ont fait avec les projets de loi anti-ouvriers d’Harper C-377 et C-525.

Des millions de femmes au Canada font face à la violence et à l’oppression, mais pas de la part des «terroristes». Les femmes et les filles autochtones subissent le fardeau raciste de taux de pauvreté, de chômage et d’incarcération plus élevés, et d’une durée de vie considérablement plus courte. Des milliers de femmes autochtones ont été assassinées ou sont disparues.

Les femmes restent opprimées par le double fardeau d’exploitation dans le lieu de travail et de la plus grande partie du travail domestique. Comme les salaires réels baissent, le travail devient plus précaire et le niveau d’aide sociale restent stagnant. Il y a encore une disparité salariale énorme, en particulier pour les femmes non syndiquées. Les femmes sont beaucoup plus pauvres – en particulier les femmes autochtones, racialisées, immigrées, handicapées, queer et les mères célibataires.

Au cours des dernières années, nous avons pris conscience de la «culture du viol» – la normalisation de la violence sexuelle dans la société, que l’on retrouve dans les images, dans le langage et dans les lois. Bien que le procès Ghomeshi ait fait ressortir cette question, nous devons nous organiser contre toute forme de violence contre les femmes, y compris la violence domestique et la violence subie par les travailleuses du sexe – surtout les femmes autochtones, racialisées et transgenres. Le financement des centres universitaires de femmes doit être augmenté, et une éducation anti-oppression efficace en ce qui concerne la culture de viol est nécessaire de toute urgence.

Le procès a également rendu public le besoin d’une réforme judiciaire (y compris l’introduction d’une pratique éclairée de la police et des tribunaux au sujet des traumatismes), et un meilleur accès à l’aide juridique pour les victimes de violence sexuelle. La police doit également faire face à un examen démocratique et indépendant. De la fusillade de jeunes Autochtones, Noirs et d’hommes souffrant de troubles mentaux, au viol documenté de femmes autochtones par les agents de la GRC et de la Sûreté du Québec, la police doit faire face à une véritable justice.

Les femmes au Canada ne disposent toujours pas pleinement de leurs droits reproductifs. Les femmes de l’Î-P-É ne peuvent accéder à des services d’avortement que dans certains hôpitaux du Nouveau-Brunswick ou de la Nouvelle-Écosse

Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par l’accès réduit aux prestations d’assurance-emploi. La «restructuration» de Postes Canada élimine des milliers d’emplois occupés par des femmes. L’assaut contre l’égalité se retrouve aussi sur la scène provinciale, avec l’abolition de ministères pour l’égalité des femmes, l’augmentation des frais de scolarité et les réductions budgétaires pour l’aide sociale, les soins de santé, l’aide juridique, la garde des enfants, et les centres d’accueil et de soutien pour les victimes de violence et d’abus.

La guerre contre les droits des femmes

Alors que les Libéraux avaient annoncé la fin de la participation à des bombardements en Syrie et en Irak, ils augmentent le nombre de militaires canadiens en Irak pour fournir une expertise dans la planification, le ciblage et le renseignement. La taille de la mission pour “former, conseiller et aider” va tripler, tirant le Canada encore plus profondément dans une autre guerre impérialiste.

« Combattre pour défendre les droits des femmes » est un prétexte souvent utilisé pour justifier une intervention militaire. Mais, bien que les Talibans, Al-Qaïda et l’EI soient profondément réactionnaires, ces mouvements sont en grande partie un produit de la campagne impérialiste pour s’emparer des ressources et pour les profits. Avant les interventions occidentales, le statut des femmes dans les états laïques d’Afghanistan, de Syrie, de Libye et d’Irak était beaucoup mieux qu’en Arabie Saoudite et d’autres régimes soutenus par le Canada.

La guerre a provoqué une augmentation massive de réfugié-e-s partout dans le monde. En Syrie seulement, plus de 3 millions de réfugié-e-s ont fui le pays tandis que 6,5 millions ont été déplacés à l’intérieur. Les femmes et les filles sont utilisées comme des outils de guerre, enlevées et violées au Nigeria (par Boko Haram) et en Amérique centrale (par les forces paramilitaires). Du Moyen-Orient à l’Afghanistan, à la Colombie, les guerres alimentées par les sociétés transnationales, les puissances occidentales et les élites locales, gaspillent des milliards de dollars qui pourraient financer l’éducation, le développement économique, l’eau potable et les soins de santé, ou aider les mouvements populaires à réaliser les droits humains, la sécurité personnelle, le choix dans le mariage, et le choix en matière de reproduction. La dévastation environnementale affecte particulièrement les femmes et les enfants, tant celles et ceux qui sont près des sables bitumineux d’Alberta que les millions de personnes vivant en Afrique sub-saharienne frappée par la sécheresse.

Nous exprimons notre pleine solidarité avec les femmes de Palestine, et notre soutien à la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre la politique d’apartheid d’Israël, qui impose de terribles épreuves aux femmes de Gaza et la Cisjordanie. Nous condamnons les guerres impérialistes en Irak et en Syrie, et la déstabilisation par les États-Unis de la révolution bolivarienne au Venezuela.

Une riposte unie peut être victorieuse

Ces dernières années ont vu des luttes importantes par les mouvements de femmes et pro-égalité. La Fédération des femmes du Québec et des conférences des femmes du Congrès du travail du Canada ont contribué à maintenir la lutte pour l’égalité en vie. La lutte continue pour protéger et améliorer le programme du service de garderie du Québec. Mais le mouvement des femmes a été profondément affaibli par l’absence d’une voix véritablement pancanadienne. Les gouvernements libéraux et conservateurs sont responsables de la perte du Comité National d’Action, qui a combattu pour des emplois convenables, l’éducation, les services de garderie et l’assurance-emploi.

Le rétablissement d’une organisation pour réunir les femmes des syndicats, les jeunes et les étudiantes, et les femmes autochtones et racialisées, et celles des organisations qui luttent pour les droits juridiques, les droits de reproduction, les droits des personnes handicapées, et pour la garde des enfants, serait un pas en avant important.

Les travailleuses et les travailleurs, de n’importe quel genre ou origine, ont besoin d’une véritable alternative à la cupidité des entreprises. Dirigée par le mouvement syndical et ses alliés, une telle coalition populaire pourrait se battre pour gagner des emplois durables, des garderies d’enfant pour toutes et tous, des services sociaux améliorés, et la fin de la pauvreté et de la disparité des revenus.

Le Parti communiste du Canada exige la pleine égalité MAINTENANT:

– Rétablissement du financement pour les programmes d’égalité des femmes.
– Mettre fin à la disparité des salaires – légiférer pour la pleine équité des salaires et des emplois
– Non au PTP et à toutes les attaques d’austérité.
– Garantie d’accès à l’avortement et aux services de défense des droits reproductifs financé par l’État dans chaque province et territoire.
– Mettre en place un système universel, abordable et de qualité, de garde d’enfants, avec des normes pancanadiennes et des salaires syndicaux pour les travailleuses et les travailleurs.
– Protéger le droit aux prestations de maternité pour les femmes; étendre les prestations parentales à 52 semaines.
– Financer les groupes qui luttent pour l’égalité
– Mettre fin à toutes les formes de violence contre les femmes et fournir un financement adéquat pour les centres de crise et les maisons de transition.
– Abrogation du projet de loi C-36.

Mais tant que le capitalisme survivra, il continuera toujours a engendré la pauvreté, l’inégalité, l’exploitation, la dégradation de l’environnement et la guerre. Ces tares sont inhérentes à ce système basé sur la maximisation du profit dans des mains privées. Seul le socialisme, basé de la démocratie, la propriété collective et le pouvoir de la classe ouvrière, peut libérer l’énorme potentiel créatif et productif du peuple pour les besoins humains.

La véritable alternative pour l’égalité des sexes et à la survie humaine est le socialisme. Comme le montre la petite île de Cuba, où l’égalité sociale est une priorité, d’énormes progrès dans la situation des femmes peuvent être réalisés à tous les niveaux.

Depuis que la JIF a été adoptée par la conférence des femmes socialistes à Copenhague en 1910, la pleine participation des femmes a été essentielle pour le succès de la classe ouvrière et des mouvements démocratiques. Un monde meilleur est possible et urgent – le monde du socialisme, qui peut garantir une pleine égalité et un avenir pour l’humanité!