Les récentes élections du 3 octobre au Québec rappellent l’importance de réformer le mode de scrutin actuel. Rarement la distorsion entre le vote populaire et les sièges obtenus, induite par le scrutin uninominal à un tour, n’a été aussi flagrante au cours des dernières années.
En effet, avec 41% des suffrages exprimés, la CAQ rafle 72% des sièges tandis que le Parti libéral, quatrième parti selon le vote populaire (derrière Québec solidaire et le Parti québécois), forme l’opposition officielle. De même, le Parti conservateur d’Éric Duhaime ne parvient à faire élire aucun député malgré l’appui de 13% des votant-es.
Dans ce contexte, le Comité central du Parti communiste du Canada, réuni en plénum les 15 et 16 octobre derniers, reconnait que cette distorsion n’est pas unique à ce scrutin en particulier, mais inhérente au système actuel. Nous réitérons donc notre appel à implanter le mode de scrutin à représentation proportionnelle mixte de sorte que chaque vote compte.
Maintes fois promise notamment par les Libéraux fédéraux en 2015, même par la CAQ en 2018 cette importante réforme démocratique n’a jamais été implémentée. Sous prétexte que “ça n’intéresse personne”, comme l’affirmait François Legault au lendemain de son élection, ou à cause d’une supposée absence de consensus en la matière, les différents partis politiques font volte-face une fois portés au pouvoir grâce au système uninominal à un tour.
Pourtant, les faibles taux de participation aux différentes élections de même que la plupart des consultations publiques à ce sujet indiquent un appui clair à une réforme du mode de scrutin et une préférence en faveur de la représentation proportionnelle mixte.
La vérité est toute autre. Dans un contexte de compétition exacerbée à l’échelle internationale, les monopoles cherchent à trouver le meilleur moyen de verrouiller les leviers démocratiques pour s’assurer d’une stabilité politique en leur faveur. Par conséquent, permettre un mode de représentation plus fidèle à la volonté populaire représente un anathème, surtout lorsque celui-ci risquerait de concéder un siège aux communistes. La distorsion induite par le mode de scrutin actuel est plutôt politique que statistique.
Communistes, nous estimons que la démocratie est plus importante que la gouvernance. Les élections ne sont pas des assemblées d’actionnaires, mais un moment privilégié de débats d’idées. Or, c’est justement ce que la classe dirigeante cherche à éviter, et le mode de scrutin actuel sert précisément cet intérêt de classe.
Déclaration du comité central du Parti communiste du Canada, 16 octobre 2022.