La campagne impérialiste pour fomenter une nouvelle “guerre froide” contre la République populaire de Chine (RPC), qui a véritablement commencé avec le “pivot vers l’Asie” du président américain Obama en 2011 et qui s’est fortement accélérée sous l’administration Trump ces dernières années, continue de se déployer. Le gouvernement Trudeau, avec le soutien et l’encouragement de tous les autres partis au Parlement, joue un rôle de plus en plus actif dans cette offensive dangereuse et hautement déstabilisatrice contre la Chine. Celles et ceux qui défendent la paix, le désarmement, le respect mutuel et la coopération dans les relations internationales doivent maintenant s’opposer à ces événements inquiétants.
Le principal objectif de cette rancunière campagne de diabolisation est d’émousser les progrès économiques et technologiques de la Chine, de ternir son prestige international et de diminuer son influence afin de préserver l’hégémonie mondiale des États-Unis sur les peuples et les ressources du monde. Plus alarmant encore, il vise à créer un prétexte pour justifier un fort accroissement des dépenses en armement et justifie des préparatifs de guerre qui, par définition, incluraient le recours prioritaire aux armes nucléaires. Ces préparatifs de guerre pour encercler la Chine comprennent l’expansion des bases américaines existantes et la construction de nouvelles bases dans “l’archipel ” du Pacifique, les plans d’installation de nouveaux missiles balistiques à portée intermédiaire dans la région et la présence navale de plus en plus provocante des États-Unis et de ses alliés, dont le Canada, dans la mer de Chine méridionale et le détroit de Taiwan.
Ce “jeu de dupe” mondial est plein de dangers. Après avoir subi plus de cent ans d’humiliation et d’oppression de la part des puissances coloniales occidentales et de l’impérialisme japonais, la Chine et ses peuples ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils ne céderaient pas à l’ingérence, à l’intimidation et aux diktats étrangers. Au lieu de cela, ils ont appelé à une “réinitialisation” mondiale et à un retour à des relations économiques, politiques et diplomatiques harmonieuses sur la base de l’égalité, de la non-ingérence et du respect mutuel conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.
À sa honte, le Canada joue un rôle de plus en plus visible dans cette offensive impérialiste. En décembre 2018, les autorités canadiennes ont détenu Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, à Vancouver, où elle est assignée à résidence depuis lors, tout en combattant une ordonnance d’extradition fallacieuse fondée sur des accusations de “fraude” pour violation par son entreprise et des sanctions unilatérales américaines contre l’Iran. En octobre dernier, un comité parlementaire a accusé la Chine de “génocide” pour son traitement des Ouïghours et d’autres minorités nationales du Xinjiang. L’ambassadeur canadien Bob Rae a répété que ces allégations sans fondement auprès du Parquet de l’Assemblée générale des Nations Unies, déclarant “qu’il ne fait aucun doute que … ce que font les Chinois correspond à la définition du génocide dans la convention sur le génocide”. Pourtant, alors même qu’il portait ces accusations, il a admis “qu’une enquête doit être menée pour recueillir les preuves requises” (sic)!
Le mois dernier, le Canada a signé une déclaration conjointe avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie – quatre membres de l’alliance du renseignement «Five Eyes» (la Nouvelle-Zélande, à son honneur, a refusé d’appuyer cette initiative) – condamnant la Chine pour l’arrestation de 55 politiciens de droite à Hong Kong pour subversion en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale de la région. La défense de ces militants séditieux parrainés par les États-Unis et le Royaume-Uni qui ont promu la violence de rue et la prise d’assaut du parlement de Hong Kong en juillet 2019, de la même manière antidémocratique qui soit, a abouti à l’assaut de l’extrême droite contre le Congrès américain en janvier dernier, une situation d’une extrême ironie.
Et plus récemment, 13 députés des cinq partis au pouvoir – y compris non seulement un certain nombre de députés conservateurs et libéraux, mais aussi Denis Trudel et Stéphane Bergeron du BQ, les députés néo-démocrates Heather McPherson et Jenny Kwan, et les deux députés verts Elizabeth May et Paul Manly – ont signé une lettre ouverte demandant au Comité International Olympique de déplacer les Jeux Olympiques d’hiver de 2022 prévu en Chine pour éviter d’avoir des athlètes “entachés” en participant à la compétition sportive mondiale qui “serait comparable aux Jeux de Berlin de 1936 sous le régime nazi”. Cette décision pathétique est vouée à l’échec, mais elle prépare le terrain pour un effort soutenu par les impérialistes pour boycotter les Jeux olympiques de 2022, à l’image du boycott soutenu des occidentaux des Jeux olympiques d’été de 1980 à Moscou.
L’offensive économique, politique et militaire de l’impérialisme contre la Chine est encadrée et justifiée par une campagne idéologique vicieuse teintée de racisme et d’anticommunisme. Cette guerre de cyber-information veut faire de la RPC un “adversaire agressif” ou un “ennemi” qui menace la sécurité nationale, l’indépendance d’autres pays et la paix mondiale dans son ensemble. Ce “gros mensonge” – répété sans cesse ad nauseam – renverse complètement la réalité. C’est l’impérialisme US / OTAN qui a mené des guerres d’agression et d’occupation, imposé des sanctions punitives et illégales, construit un réseau de plus de 800 bases militaires étrangères à travers le monde, et fomenté la déstabilisation et le “changement de régime” contre d’innombrables pays à travers le monde depuis de nombreux décennies. La Chine, en revanche, n’est engagée dans aucune guerre étrangère depuis plus de 40 ans (sa brève incursion militaire dans le nord du Vietnam en 1979 étant sa dernière intervention).
Les accusations sans fondement selon laquelle la Chine est coupable de “génocide” au Xinjiang, feignant de s’inquiéter pour la population musulmane, est particulièrement irritante et hypocrite. C’est précisément l’impérialisme américain qui a assassiné – soit par une action militaire directe, soit par des sanctions économiques punitives – des millions des musulmans innocents en Irak, au Yémen, en Iran, en Syrie, au Pakistan, en Libye et dans les territoires occupés de Palestine au cours des deux dernières décennies seulement. Ce sont les États-Unis et leurs alliés qui ont été responsables du massacre de millions de personnes dans la péninsule coréenne, au Vietnam et dans toute l’Asie du Sud-Est. C’est l’impérialisme américain qui a soutenu les coups d’État et les massacres fascistes en Indonésie, en Amérique centrale, au Chili et des 30.000 personnes qui ont péri au Venezuela en raison de l’étranglement économique depuis 2017. Et bien sûr, ce sont les États américains et canadiens qui ont volé les terres et des populations autochtones, les appauvrissant et les décimant sur ses propres territoires pendant des siècles, et qui continuent de le faire. C’est le vrai visage du “génocide” d’hier et d’aujourd’hui.
Le Parti communiste du Canada condamne donc la campagne coordonnée pour déclencher une nouvelle guerre froide contre la Chine et la participation active de l’État canadien à la promotion de cette opération néfaste et dangereuse. Plus précisément, nous exhortons tous nos membres et ami.e.s à soutenir la campagne exigeant la libération immédiate et le rapatriement de Meng Wanzhou, à s’opposer aux efforts visant à saboter les Jeux olympiques d’hiver de 2022 et à exiger que le gouvernement Trudeau mette fin à toutes les actions hostiles et aux attaques politiques contre la RPC.
Seul un tel virage dans la politique étrangère canadienne aidera à rétablir des relations amicales et fondées sur des principes entre le Canada et la RPC et servira la cause de la paix mondiale.