Jul 132021
 

La nomination de Mary Simon, leader de longue date au sein de la communauté inuit, au poste de gouverneure générale du Canada, marque la première nomination d’une personne d’origine autochtone en tant que représentante du monarque britannique au Canada. Ce fait prouve que le premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement libéral sont confrontés à une pression politique intense pour prendre des mesures concrètes pour aborder les problèmes pressants dont sont victimes les peuples autochtones du Canada, tels que des taux effroyables de pauvreté, d’incarcération et d’itinérance, un accès inadéquat à l’éducation, aux soins médicaux et aux services sociaux, et beaucoup plus.

Le Parti communiste du Canada considère cette nomination comme une manœuvre politique de la part du premier ministre visant à donner l’impression que son gouvernement prend ces questions au sérieux, le déclenchement d’élections fédérales étant attendu prochainement. Malgré leurs promesses électorales de mettre en œuvre les 94 appels à l’action lancés par la Commission de vérité et de réconciliation (CVR), ainsi que les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées (ENFFADA), les libéraux fédéraux se traînent les pieds depuis des années et n’ont guère progressé sur nombre de ces mesures spécifiques et concrètes.

Au contraire, comme nous l’avons vu une fois de plus à la suite de la découverte de plus de mille tombes anonymes d’enfants autochtones près d’anciens pensionnats, M. Trudeau et son gouvernement préfèrent invariablement publier des déclarations exprimant leur chagrin, plutôt que de prendre des mesures immédiates pour répondre aux appels de la CVR et de l’ENFFADA. Malgré le fait qu’elle ait défendu avec force les intérêts des Inuit tout au long de sa vie, nous estimons que la nomination de Mary Simon au poste de Gouverneure générale ne contribue guère à résoudre les crises graves et urgentes auxquelles sont confrontés les peuples autochtones du Canada.

En outre, le Parti communiste profite de cette occasion pour réitérer sa position de longue date qui consiste à préconiser une réforme démocratique significative de l’État et des systèmes de gouvernance au Canada. Dans une société démocratique, la personne qui exerce les fonctions de chef d’État ne devrait en aucun cas être nommée par une institution féodale et réactionnaire telle que la monarchie britannique. Le poste de Gouverneur général devrait être aboli, de même que le Sénat, qui est composé de membres nommés et non élus. Le Parti communiste préconise également le remplacement du Sénat par une Chambre des Nations élue, dans le cadre d’une nouvelle constitution qui serait l’expression d’un partenariat égal et volontaire entre les nations autochtones, le Canada anglophone, le Québec et l’Acadie.