Mar 032017
 

Cette année, les femmes vont célébrer la Journée internationale des femmes avec un regain de force, après qu’environ 5 millions d’entre elles aient pris la rue le 21 janvier, avec leurs alliés partout à travers le monde, pour s’opposer au programme xénophobe, raciste, misogyne, homophobe, islamophobe et pro-guerre de Donald Trump et de son gouvernement de banquiers de Wall Street, de milliardaires et de magnats du pétrole. Cette marche a été une manifestation de résistance contre la violence patriarcale, l’inégalité, l’exploitation et l’oppression perpétuée par le capitalisme à travers le monde. Plusieurs principes d’unité durables apparaissent de la marche, dont le support à l’égalité économique, au droit des femmes à vivre sans violence, à leur droit et à leur liberté pleine et entière en matière de reproduction, au plein droit à l’égalité pour la communauté LGBT, pour les personnes racisées, les travailleuses et les travailleurs, les immigrantes et les immigrants, les personnes handicapées, pour les droits civils et la justice environnementale, contre la brutalité policière et le profilage racial, pour démilitariser l’application de la loi et mettre fin à l’incarcération massive.

Ce puissant mouvement de femmes est maintenant plus que jamais nécessaire au Canada, avec notre Premier ministre soi-disant féministe qui croit que pour atteindre l’égalité entre les sexes, il suffit de nommer un cabinet ayant la parité des sexes, mais qui continue de mener des politiques anti-femmes et pro-business telles que l’approbation des projets de pipeline Kinder Morgan et Keystone XL. Les femmes autochtones sont à l’avant-garde pour résister à cette politique, ainsi qu’à l’occupation des terres, au vol des ressources et à la violence sexuelle coloniale, réalités qui toutes perdurent sous les Libéraux de Trudeau. Le soutien du gouvernement à la mondialisation capitaliste et aux accords de libre-échange tels que l’AECG et le PTP s’inscrit dans le programme impérialiste canadien où les entreprises sont vouées à gagner plus de pouvoir et de profits, mais où les travailleuses et les travailleurs – les femmes et leurs familles – se voient refuser la sécurité alimentaire, la possibilité de former ou de joindre un syndicat, l’accès à des logements sociaux, à des soins de santé, à l’éducation, aux médicaments d’ordonnance et plus encore. Ce gouvernement, comme les Conservateurs d’Harper, continue d’ignorer la demande de longue date à l’effet de créer un système de garde d’enfants public et universel, accessible, abordable et de qualité.

Les femmes au Canada perdent du terrain en termes d’équité salariale et de pensions. L’écart entre les sexes au Canada est maintenant le double de celui de la moyenne mondiale; Les femmes racisées ne font que 68 cents pour chaque dollar gagnés par des hommes non racisés. Le gouvernement libéral n’a pas l’intention de corriger cette situation. Les récentes réformes des régimes de retraite ont annihilé les gains que les femmes avaient réalisés en excluant les années passées durant des congés de maternité et des congés parentaux dans le calcul final de leurs pensions. Ce ne sont pas des «améliorations»; c’est l’austérité. Les femmes sont forcées de payer le prix pour la crise économique capitaliste en cours et la poursuite des réductions d’impôt et des cadeaux pour les entreprises. Il n’est pas étonnant qu’une étude récente sur l’écart mondial entre les sexes ait abouti à la conclusion désastreuse qu’au rythme actuel, il faudra 170 ans pour que les femmes atteignent l’égalité.

Le décret anti-musulman de Trump et ses déclarations fanatiques ont encouragé les groupes racistes, fascistes et d’extrême-droite au Canada à répandre leur propagande haineuse et leurs activités terroristes. La récente attaque terroriste à Québec, qui a entraîné la mort de six innocents pendant la prière, visait toute la communauté musulmane du Canada. Mais le gouvernement Trudeau n’a réagi que par des mots, non par des actes. De plus, la violence islamophobe sexiste se produit trop souvent au Canada. Les femmes musulmanes sont souvent attaquées verbalement et sont agressées physiquement pour arracher leurs hijabs ou pire. Au fur et à mesure que cette violence s’intensifie, le gouvernement reste assis alors que les médias perpétuent le mensonge que l’intervention militaire occidentale au Moyen-Orient est nécessaire pour «sauver» les femmes musulmanes. Les Libéraux ont plafonné la migration et le parrainage des réfugiés au Canada tout en faisant la guerre à leurs pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et en les exploitant pour des photos. Ce n’est pas du féminisme.

La vérité est que le premier ministre Trudeau et le gouvernement libéral ne peuvent prétendre être féministes tout en plaidant et en défendant le pouvoir des entreprises et les superprofits. Les politiques et les décisions qui perpétuent la violence envers les femmes et les territoires autochtones, qui approfondissent et élargissent les inégalités économiques entre les sexes et les communautés racisées, qui imposent la guerre et l’austérité au pays et à l’étranger, font toutes partie de l’agenda capitaliste – un programme incompatible avec les revendications des femmes de la classe ouvrière de toutes les communautés, pour la paix, l’égalité, la démocratie et la sécurité économique et sociale pour elles-mêmes et leurs familles.

Quelle voie les femmes doivent-elles prendre au Canada?
Les principes d’unité de la Marche des femmes sur Washington constituent une base solide pour bâtir l’unité dans nos communautés. Nous sommes en train de former de solides coalitions de groupes de femmes ensemble – des femmes de groupes tels qu’Idle No More, Black Lives Matter, des comités syndicaux de femmes, de comités LGBT, de personnes handicapées, d’étudiantes et d’étudiants, de groupes pro-choix et d’autres. Nous avons aussi besoin de nous mobiliser pour gagner un programme progressiste et anticapitaliste pour les femmes dans nos collectivités et dans l’ensemble du pays.

Nous refusons d’attendre plus longtemps pour l’égalité. Nous devons nous organiser!

Le Parti communiste du Canada exige l’égalité complète des sexes dès MAINTENANT:

  • Rétablir le financement des programmes d’accès à l’égalité des femmes.
  • Combler l’écart salarial – légiférer pour la pleine équité de rémunération et en matière d’emploi.
  • Garantir des services d’avortement et de droits reproductifs accessibles et financés par l’État dans chaque province et territoire.
  • Créer un système de garde d’enfants public, universel, accessible, abordable et de qualité, encadré par des normes pancanadiennes et avec des salaires syndicaux pour les travailleuses et les travailleurs en garderie.
  • Protéger le droit des femmes aux prestations de maternité de l’assurance-emploi; étendre les prestations parentales à 52 semaines.
  • Mettre un terme à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et fournir un financement adéquat aux centres de crise et aux maisons de transition. Abrogez le projet de loi C-36!
  • Non à l’islamophobie! Mettre un terme aux interventions américaines, canadiennes et de l’OTAN au Moyen-Orient, tolérance zéro pour les violences islamophobes et sexistes, et ouvrir les portes du Canada aux immigrantes, aux immigrants et aux réfugié-e-s. Abroger l’Accord sur les pays tiers sûrs entre le Canada et les États-Unis. Abroger le projet de loi C-31 et les autres lois anticonstitutionnelles et antidémocratiques sur la sécurité d’État.
  • Abroger la Loi sur les pratiques culturelles barbares, appuyée par les Libéraux de Trudeau.
  • Non à l’austérité. Non à la guerre. Pour les besoins du peuple – non pas la cupidité des entreprises!

 

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada