La Ligue de la jeunesse communiste et le Parti communiste du Canada dénoncent conjointement la fermeture de l’Ambassade du Canada au Venezuela ainsi que le chantage diplomatique ayant forcé, en corolaire, la Chancellerie du Venezuela, à fermer ses consulats de Montréal, Toronto et Vancouver par mesure de réciprocité.
La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a justifié cette décision par le fait que le Venezuela empêcherait l’accréditation de certains diplomates. Or, cette décision n’est en rien justifiable d’un point de vue diplomatique. Il s’agit d’une décision purement politique qui vise à s’investir de plus belle dans l’agression multifacétique dont est victime le Venezuela, notamment en diabolisant le gouvernement vénézuélien afin d’éventuellement mieux justifier la nécessité d’intervenir dans ce pays.
La décision du Gouvernement du Canada s’inscrit dans une longue histoire d’ingérences et d’interventions de tous genres dans les affaires internes vénézuéliennes. Déjà à l’hiver 2015, une agente de la Gendarmerie royale, Nancy Birbeck, a pris part à une tentative de bombarder le palais présidentiel. À la fin de l’été 2017, le Canada commence à imposer des sanctions économiques dont les dernières en date l’ont été le 15 avril dernier. Ces sanctions tiennent la population en otage : des sanctions similaires imposées par les États-Unis ont couté la vie à plus de 40 000 personnes. De plus, à la fin décembre 2017, le Canada déclare persona non grata et expulse l’Ambassadeur vénézuélien du pays. En janvier 2019, le gouvernement du Canada pousse le ridicule jusqu’à reconnaitre un membre jusque-là inconnu de la frange la plus violente de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaidó, comme Président parallèle du pays et ce, en dépit d’élections tenues en mai 2018 dont tous les rapports soulignent la régularité du scrutin.
Devant une telle liste d’exemples d’ingérence qui vont jusqu’à la participation à une tentative de coup d’État militaire, difficile de croire que la diplomatie vénézuélienne n’ait pu trouver de bonnes raisons pour refuser de renouveler l’accréditation de certains diplomates canadiens. Les craintes des autorités vénézuéliennes seraient d’autant plus justifiées qu’il a été révélé dernièrement que le Canada a littéralement engagé un mercenaire, Allan Culham, dont le mandat serait d’utiliser ses contacts au Venezuela pour carrément destituer le gouvernement Maduro.
Malgré cette liste peu élogieuse, le Venezuela n’a toutefois jamais exprimé la volonté de rompre ses relations diplomatiques avec le Canada ni de fermer l’ambassade canadienne de Caracas – et ce, même si ce lieu s’est converti de facto en une base arrière de la branche fascisante de l’opposition vénézuélienne. Or, jamais le Venezuela n’a intenté ne seraitce qu’une action d’ingérence à l’égard des affaires internes du Canada. La décision du gouvernement Freeland – Trudeau de « suspendre » les activités de l’ambassade canadienne dévoile une fois de plus l’hypocrisie et le double discours du Canada en matière de relations internationales. Si le Venezuela n’avait fait que le dixième de ce que le Canada a pu commettre, il y a longtemps que les relations diplomatiques auraient été rompues.
Cette escalade de tensions diplomatiques entre les deux pays s’inscrit dans un cadre plus global marqué par une croissance effrénée de l’agressivité des pays impérialistes occidentaux, en particulier des États-Unis et de ses alliés Canadiens et Européens, à l’égard non seulement du Venezuela, mais des pays et des peuples latino-américains qui osent défier la subjugation à ce système barbare pour lequel il n’existe aucun peuple, seulement des marchés et des ressources naturelles. Ce n’est effectivement pas un hasard si l’annonce de Chrystia Freeland du 2 juin dernier suit, à quelques semaines près, la fermeture du bureau d’immigration du Canada à La Havane et l’assaut contre l’ambassade vénézuélienne aux États-Unis, acte illégal que la diplomatie canadienne s’est refusé de dénoncer.
En outre, à quelques mois des élections fédérales, cette action contre le Venezuela laisse sous-entendre que le Parti libéral persiste et signe à la fois dans sa volonté d’attaquer le Venezuela et de subordonner de plus belle sa politique extérieure à celle des États-Unis de Trump.
La YCL-LJC et le PCC réitèrent leur appui au Venezuela bolivarien, à son peuple et à son gouvernement démocratiquement élu, celui de Nicolas Maduro Moros. Nous saluons également la combativité, détermination et le courage de ce peuple qui continue de se tenir debout devant un impérialisme des plus agressifs, montrant que malgré sa force de frappe effarante, l’impérialisme n’est pas indéfectible.
Nous nous engageons, enfin, à faire de la solidarité internationale, particulièrement de la solidarité avec le Venezuela bolivarien, un point central de notre campagne électorale et utiliserons cette importante plate-forme pour dénoncer la politique étrangère belliciste entreprise par les gouvernements libéraux et conservateurs et faire la promotion d’une politique étrangère indépendante basée sur la paix, la souveraineté et la solidarité et ce, peu importe quel sera le parti élu le 21 octobre.
Déclaration conjointe de la YCL-LJC et du Parti communiste du Canada