Après plus de trois semaines de conflit sanglant et devant un génocide qui se profile à Gaza, le Parti communiste du Canada réitère son appui au peuple palestinien et à son droit à la résistance reconnu par le droit international. Nous condamnons Israël et sa politique sioniste de colonisation, d’occupation et d’apartheid comme principal responsable de cet hécatombe qui a couté la vie à plus de 10 000 personnes (dont 70% de femmes et d’enfants).
Pour Netanyahu et le gouvernement israélien d’extrême-droite, le but est clair : en finir avec la Palestine en tant qu’État potentiel comme en tant que nation, voire en finir avec les Palestiniens. C’est ce dont témoignent notamment les pressions contre l’Égypte pour que celle-ci ouvre les frontières du Sinaï et accueille la population de Gaza sans droit au retour…
Devant ce conflit qui pourrait rapidement embraser l’ensemble de la région, nous exigeons un cessez-le-feu immédiat d’abord de la part d’Israël. À cet effet, nous condamnons les pays impérialistes occidentaux, dont le Canada et les États-Unis, qui ont refusé d’appuyer une motion demandant un cessez-le-feu à lors de l’Assemblée générale des Nations Unies alors que la vaste majorité des pays se prononçaient en faveur.
Pis encore, au lieu de chercher une solution négociée au conflit, les États-Unis n’ont eu d’autre réponse que d’envoyer deux porte-avions, dont le plus gros au monde, au large des côtes du Moyen-Orient. À l’initiative de l’OTAN, Chypre est réquisitionnée comme base opérationnelle où différents pays de l’Alliance, sous couvert d’opérations humanitaires, se coordonnent. Le Canada n’est pas en reste puisque des soldats d’élite y sont déployés. Or, nous ne savons que trop bien que le but réel d’une telle présence est de se tenir en faction en cas de débordement ou d’embourbement de l’armée israélienne dans son offensive terrestre à Gaza.
Pendant qu’Israël massacre, les gouvernements impérialistes utilisent comme prétexte le fait que le Hamas ait tiré la première salve le 7 octobre dernier. Ils en profitent pour taxer d’appui au terrorisme toute action, manifestation ou organisation de solidarité avec la Palestine, comme si la solidarité palestinienne se résumait à une seule organisation. Ceux qui hier prétendaient que Nelson Mandela et l’ANC étaient terroristes sont les mêmes que ceux qui s’en prennent aujourd’hui à toute expression de solidarité envers le peuple palestinien.
Communistes, nous n’avons aucune illusion ni sur le projet politique ni sur les origines du Hamas, encore moins sur les liens historiques entre cette organisation et Israël. Cependant, nous refusons que la résistance palestinienne soit réduite à cette organisation réactionnaire, de même que nous refusons de la placer sur un même pied que l’armée israélienne qui, depuis 1948, a enchainé les massacres de Palestiniens, à commencer par celui de Deir Yassine et le Plan Dalet.
Que ce soit clair, la lutte du peuple Palestinien contre Israël n’est ni ethnique, ni religieuse ni même strictement nationale. Il s’agit en fait d’une lutte enchâssée dans les aspirations universelles des peuples et de la classe ouvrière à travers le monde contre l’impérialisme exploiteur, barbare et meurtrier. La participation massive aux dernières manifestations de solidarité au Canada et ailleurs en Amérique du Nord en sont la preuve.
C’est justement ce que craint la classe dirigeante, d’où son acharnement anti-palestinien. Autant de mobilisation autour d’une question internationale prouve que les travailleurs, la jeunesse et les masses populaires comprennent l’importance de la solidarité internationale.
La victoire du peuple palestinien n’est possible que si les peuples et les travailleurs du monde intensifient leur mobilisation non seulement en solidarité avec la Palestine, mais aussi la dirigent contre les pays impérialistes occidentaux, sans qui le sionisme israélien ne pourrait exister, et les forcent à considérer une résolution diplomatique, juste et durable à ce conflit qui dure depuis plus de 75 ans. Sans un rapport de forces capable de tenir les monopoles en respect, les impérialistes ne veulent que la guerre, car celle-ci est lucrative. À titre d’exemple, le baril de brut a gagné en valeur de 4,7% (Brent) et de 4,5% (US). Ainsi, pendant que les balles sifflent et les bombes tombent, les profits montent…
C’est pourquoi nous saluons les prises de position courageuses d’un nombre croissant d’organisations syndicale, démocratiques et populaires en faveur de la Palestine. Cependant, nous ne pouvons en rester là, car la lutte du peuple palestinien, c’est aussi la nôtre. Nous enjoignons donc toute personne de bonne volonté, tout démocrate et tout partisan de la paix à mener la bataille dans son syndicat, dans son quartier et sur ses lieux d’études notamment à travers des lettres à l’éditeur (pour contrer la désinformation hideuse), des appels et autres actions aux députés, en organisant des rassemblements, manifestations, sit-ins et autres actions, en diffusant des tracts, collant des affiches ou alors en adoptant des résolutions de solidarité dans nos associations et syndicats. Rien n’est à négliger, y compris faire pression sur les parlementaires et le gouvernement pour exiger un cessez-le-feu immédiatement.
Mahmoud Darwich, poète palestinien et communiste, écrivait : « nous sommes atteints d’un mal incurable nommé l’espoir. »
Soyons dignes de leurs vers, mais surtout de leur combat. Soyons ce ferment qui fera se rapprocher la victoire des peuples du monde entier contre l’impérialisme. De la même façon que nous avons su triompher de l’Apartheid en Afrique du Sud, nous saurons vaincre le sionisme israélien.
Pour une solution juste et durable, nous réitérons nos revendications historiques :
- La création d’un État palestinien viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale;
- Le démantèlement des colonies israéliennes en Cisjordanie et la levée de l’état de siège imposé à Gaza depuis 2006;
- La libération de l’ensemble des prisonniers politiques palestiniens et la fin des détentions arbitraires;
- La garantie du droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948;
- L’abrogation de l’ensemble des lois d’apartheid qui relèguent les Palestiniens vivant en Israël à des citoyens de second ordre;
- Un appui étendu au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) y compris aux niveaux académique et institutionnel;
- L’abolition de campagnes de recrutement illégales de l’armée israélienne dans les universités à travers le pays.
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada