Le 50e anniversaire du 11 septembre 1973 évoque des souvenirs sombres de l’un des actes les plus infâmes de terreur et de violence impérialistes. Trois ans après la victoire historique de septembre 1970, le président démocratiquement élu Salvador Allende et son gouvernement de l’Unité populaire sont renversés par une junte militaire soutenue par l’impérialisme états-unien.
Des milliers des meilleurs combattants pour la classe ouvrière du Chili sont assassinés, y compris le poète lauréat du prix Nobel Pablo Neruda – dont on a découvert récemment l’empoisonnement par la junte fasciste – et le chanteur Victor Jara. La junte remplit les camps de concentration de syndicalistes, de communistes, de socialistes et d’autres gens de bonne volonté; des centaines de milliers s’exilent pour échapper aux escadrons de la mort et à la torture du régime.
Le coup d’État vise à étouffer la lutte héroïque de la classe ouvrière chilienne pour construire une nouvelle société socialiste et libre. Des décennies de gains durement acquis en matière de justice sociale et d’égalité sont impitoyablement démantelés, tandis que le pays devient un laboratoire pour les politiques néolibérales conçues par les “Chicago boys” (un groupe d’économistes partisans de l’école de pensée néolibérale de Chicago, défendue par Milton Friedman et d’autres).
Même avant le début du coup d’État, il était largement connu que l’impérialisme américain complotait pour noyer la démocratie chilienne dans le sang. Le monde ne pardonnera jamais Richard Nixon et Henry Kissinger pour leurs crimes contre le Chili, qui ont préparé le terrain à des événements similaires dans d’autres pays d’Amérique latine, où la démocratie et les droits de l’Homme ont été écrasés par des régimes fascistes et militaires.
Mais le rêve d’un avenir socialiste incarné par la coalition de l’Unité populaire ne peut être effacé par la terreur fasciste. Dans le monde d’aujourd’hui, à une époque de guerres impérialistes, d’inégalités économiques sans précédent et de catastrophes environnementales, les idéaux du socialisme sont en plein essor.
Comme l’a dit le président Allende dans son dernier discours final depuis La Moneda après le lancement du coup d’État, “tôt ou tard, les grandes avenues s’ouvriront à nouveau, et les hommes libres les emprunteront pour construire une société meilleure.”
Malgré de nombreux revers et contradictions, les paroles d’Allende ont été validées ces dernières années. L’époque des dictateurs fascistes et de l’hégémonie américaine en Amérique latine touche à sa fin, et Cuba socialiste continue de défier les menaces et les blocus de Washington, gagnant de nouveaux amis chaque jour.
À cette occasion, nous saluons la mémoire d’Allende et de ses camarades, et nous nous engageons à poursuivre nos décennies de solidarité avec les travailleurs du Chili, qui ont tant apporté au monde par leurs contributions aux mouvements ouvriers et populaires. Nous nous joignons à d’autres pour commémorer cette date, et nous jurons de redoubler d’efforts pour gagner un avenir socialiste.
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada