May 012019
 

Dans le monde entier, le 1er mai 2019 sera célébré comme une journée de lutte pour les droits des travailleur-euse-s, la paix, la démocratie, la solidarité et la durabilité environnementale. Le 1er mai commémorera également le 100ième anniversaire de l’historique grève générale de Winnipeg, en 1919. Mais en même temps, les ennemis de la classe ouvrière sont en train d’entraîner le monde dans la guerre, le fascisme et vers la catastrophe climatique, tandis que des élections fédérales cruciales auront lieu dans quelques mois au Canada.

Sur la scène internationale, les travailleur-euse-s opposent une vaillante résistance au néolibéralisme et à l’austérité. Au cours de la dernière année, d’importantes grèves et manifestations en faveur de l’augmentation des salaires et des droits des travailleur-euse-s ont été organisées, de l’Inde à l’Australie, en passant par la France et le Portugal, et même aux États-Unis où les enseignant-e-s montrent le chemin. Le peuple soudanais a renversé son dictateur réactionnaire et les travailleur-euse-s se mobilisent pour le changement en Algérie et dans d’autres pays africains. Les travailleur-euse-s s’organisent dans de nombreux secteurs de l’économie capitaliste antisyndicaux, tels que l’industrie numérique, la restauration rapide, la vente au détail en ligne, etc. Malgré la série de victoires remportées par les candidat-e-s de droite dans certains pays d’Amérique latine au cours des dernières années, les travailleur-euse-s et leurs allié-e-s s’opposent au vaste programme de réductions et de privatisations imposé par le brésilien Bolsonaro et d’autres. Bref, la lutte de classe contre les patrons devient plus aigue. Ce n’est pas le temps de se cacher pour laisser passer la tempête – c’est un temps pour accroître la riposte, tout comme les travailleur-euse-s qui durant les décennies passées se sont battus pour gagner la journée de huit heures, l’assurance-chômage, les retraites et le droit de s’organiser dans les industries de production de masse.

L’impérialisme tente d’utiliser un avantage temporaire pour imposer sa volonté à tout pays qui refuse de se plier aux ordres et aux menaces des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN. La sale campagne de « changement de régime » avec ses sanctions et ses manœuvres de déstabilisation se poursuit contre la révolution bolivarienne au Venezuela et ses alliés, le Nicaragua et Cuba socialiste, pays qui sont toujours au centre des préoccupations de la Maison-Blanche et du Pentagone. Pour différentes raisons, la Chine, la Russie et l’Iran restent des ciblesclés de l’impérialisme. Ces pays sont encerclés par des bases militaires américaines et de l’OTAN, et sont frappés par des sanctions et diverses menaces.

Au Moyen-Orient, l’apartheid israélien a intensifié ses crimes de guerre contre le peuple de Palestine, en particulier à Gaza où des centaines de personnes ont été massacrées lors d’attaques répétées des forces de Tsahal. Malgré les déclarations de Donald Trump en faveur de la paix dans la péninsule coréenne, son gouvernement impose des sanctions à la RPDC et la menace régulièrement d’agression militaire à moins qu’elle n’accepte sa demande de réimposer le capitalisme.

Il y a quatre ans, les libéraux de Trudeau avaient promis de prendre leurs distances du programme d’austérité du gouvernement Harper, des attaques contre les droits des travailleur-euse-s et de la militarisation. Mais une fois au pouvoir, les libéraux ont continué à s’attaquer aux travailleur-euse-s des postes et à leur droit de grève. Ils se sont pliés aux demandes de Trump visant à accroître la contribution du Canada aux agressions des États-Unis et de l’OTAN. Des troupes canadiennes ont été déployées en Ukraine, en Iraq, en Lettonie et au Mali, et les dépenses militaires canadiennes devraient passer des 20 milliards de dollars qu’elles sont actuellement à 35 milliards.

Maintenant, les scientifiques nous avertissent que des siècles de pillage capitaliste débridé de l’environnement ont amené le monde au bord d’un changement climatique imparable, provoquant des ouragans, des inondations, des sécheresses et des incendies qui affectent des dizaines de millions de personnes. Malgré leur rhétorique, les libéraux de Trudeau ont toujours défendu les intérêts des grands monopoles de l’énergie, ce qui a entraîné une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, une dégradation accrue de l’environnement et une violation flagrante de la souveraineté autochtone.

La crise économique capitaliste a aggravé l’exploitation et la pauvreté. Les 8 personnes les plus riches du monde possèdent désormais autant de richesses que 50% de la population mondiale. L’année dernière, les 2 000 milliardaires les plus riches ont vu leur patrimoine augmenter de 700 milliards de dollars, suffisamment pour mettre fin à l’extrême pauvreté sept fois.

Mais la classe capitaliste continue de se battre avec acharnement pour augmenter ses profits en bloquant les hausses du salaire minimum, en sabrant et en dévalisant les retraites des travailleur-euse-s et en poursuivant son programme de privatisation et d’austérité. Les coûts de logement exorbitants augmentent le nombre des sansabris dans toutes les grandes villes, la crise des opioïdes fait de plus en plus de victimes et le nombre croissant des suicides chez les jeunes autochtones vivant dans les réserves n’est pas contrôlé.

Une fois au pouvoir, les libéraux ont offert à des sociétés comme SNC-Lavalin le beau cadeau des «Accords de poursuite suspendue», qui sont ni plus ni moins pour les entreprises que des cartes «Sortez de prison» du jeu Monopoly. Les APS permettent aux entreprises de payer une amende plutôt qu’être poursuivies pour leurs activités criminelles, y compris pour fraude et corruption. Les renégociations de l’ALENA ont abouti avec l’USMCA à un nouvel élargissement du pouvoir des entreprises nord-américaines. Cet accord confère davantage de droits aux entreprises en matière de suppression d’emplois et de fabrication au Canada, affaiblit le système de gestion de l’offre en agriculture ainsi que l’assurance-maladie publique universelle, les droits des travail-leur-euse-s et les droits démocratiques.

Alors que la baisse du niveau de vie alimente la colère du public, la classe capitaliste adopte des stratégies plus violentes et répressives. Les forces capitalistes les plus réactionnaires cherchent à détourner le blâme sur les musulman-e-s, les immigrant-e-s, les femmes, les peuples autochtones, les personnes noires et racisées, les personnes queer et trans. Les organisations d’extrême-droite et fascistes essaient de réduire à néant les acquis durement gagnés des travailleur-euse-s et des opprimé-e-s, et essaient de préserver le système capitaliste lui-même. L’extrême-droite a fait des gains importants au sein des gouvernements de plusieurs d’Europe ainsi qu’aux États-Unis avec l’administration Trump. Au Canada, elle cherche à renforcer ses étroites relations avec le Parti conservateur, comme le montrent les liens d’Andrew Scheer avec Rebel Media, ou comme le montrent les relations de Doug Ford et de Jason Kenney avec des groupes anti-avortement et d’ultra-droite en Ontario et en Alberta. Le gouvernement Legault au Québec, avec son projet de loi contre le port de signes religieux, son soutien à UBER contre les chauffeur-euse-s de taxi et son projet de réduction de l’immigration, en est un autre bon exemple.

Les élections fédérales de cet automne constitueront un moment critique pour le mouvement syndical et ses alliés pour faire reculer le programme d’austérité réactionnaire imposé par les gouvernements de droite. Au lieu des majorités libérales et conservatrices, les travailleur-euse-s ont besoin d’un nouveau gouvernement doté de nouvelles politiques qui placent l’intérêt des gens avant les profits et les besoins du peuple avant la cupidité des entreprises.

La voie menant à la guerre, au racisme, au chaos climatique, à la pauvreté et à la précarité n’est pas inévitable. De vastes alliances en faveur de la démocratie et des droits à l’égalité doivent se former afin de susciter une action de masse contre les organisations racistes, suprémacistes blanches et fascistes. Les manifestations organisées par les étudiant-e-s contre les changements climatiques et les coupes dans le secteur de l’éducation, les manifestations des femmes, les luttes des communautés autochtones contre l’extension des pipelines et les grèves massives d’enseignant-e-s aux États-Unis sont des exemples de résistance.

Les travailleur-euse-s canadien-ne-s peuvent et doivent se montrer solidaires tant chez eux qu’à travers le monde, côtes-à-côtes contre les forces qui menacent notre planète. Les syndicats et leurs alliés doivent s’unir et se battre en faveur d’un programme pour le peuple au Canada, fondé sur des revendications susceptibles de faire reculer le pouvoir des entreprises capitalistes et de mettre en échec la marche vers la guerre.

Le Parti communiste du Canada se bat pour:
– Un commerce équitable, pas ALENA 2.0 – commerce multilatéral et mutuellement bénéfique avec tous les pays, incluant des crédits à long terme pour les pays en développement et les pays socialistes;
– Une politique étrangère de paix et de désarmement; sortir de l’OTAN et du NORAD, réduire les dépenses militaires de 75%, ramener au pays les troupes canadiennes impliquées dans des guerres à l’étranger;
– Justice climatique – propriété publique des ressources naturelles et énergétiques; fermeture des sables bitumineux et transition vers la création d’emplois développés par le secteur public dans des sources d’énergie renouvelables telles que le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité et le thermique;
– Lancer un programme d’urgence pour la construction de logements sociaux abordables à travers le Canada; investir dans la fabrication à valeur ajoutée, incluant la fabrication d’une voiture électrique éco-énergétique fabriquée au Canada, ainsi que dans le transport en commun rapide, urbain et interurbain;

– Élargir les programmes sociaux universels et l’assurance-maladie et mettre en place un système de services publics de garderies de qualité, abordables et accessibles à toutes et tous;

– Augmenter le salaire minimum horaire à 20 dollars; augmenter substantiellement les pensions et abaisser l’âge pour une pleine pension et la Sécurité de la vieillesse à 60 ans; introduire un revenu annuel garanti à un niveau décent; augmenter les prestations de l’assurance-emploi à 90% des revenus antérieurs et élargir la couverture à toutes et tous les chercheurs d’emploi, incluant celles et ceux à la recherche d’un emploi à temps partiel et d’un premier emploi. Promulguer l’équité salariale et l’équité en matière d’emploi; abroger la loi sur les travailleurs étrangers temporaires;

– Élargir l’accueil et la réinstallation des immigrant-e-s et des réfugié-e-s; éliminer l’accord Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs;

– Abolir les frais de scolarité et rendre l’enseignement postsecondaire gratuit et accessible à toutes et tous;

– Protéger et développer les droits civils, sociaux, syndicaux, démocratiques et reproductifs. Promulguer une charte des droits des travailleur-euse-s, incluant les droits de grève, d’organisation et de piquetage. Appliquer et adopter des lois anti-discours haineux. Interdire les organisations qui violent ces lois telles que Les soldats d’Odin, La Meute, Your Ward News et le KKK.

Le 1er mai 2019, les travailleur-euse-s du monde entier s’unissent! Construisons la riposte dans l’esprit de la grève générale de 1919, qui a fait avancer la lutte pour renverser le capitalisme, mettre fin à l’exploitation, à l’oppression, et émanciper l’humanité. Les travailleur-euse-s vont prendre en main leur destin et établir le pouvoir politique de la classe ouvrière. Il est possible de sauver la planète et de gagner un monde meilleur, et en ce 1er mai, notre lutte pour la conquête d’un avenir socialiste se poursuit.

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada