Le Canada n’a rien à gagner à s’embarquer dans une économie de guerre
Le Parti communiste du Canada condamne la récente annonce du premier Ministre Mark Carney à l’effet de faire atteindre le budget militaire à 2% du PIB d’ici mars 2026 en vue que celles-ci atteignent 5% d’ici 10 ans, soit le pourcentage le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous appelons les syndicats, organisations démocratiques et populaires à se mobiliser puis à s’organiser contre une telle gabegie de nos deniers publics.
En effet, une telle somme représenterait 150 milliards de dollars par an. Retranchée de 75%, elle permettrait de :
- Construire 332 877 logements sociaux;
- Bâtir 2811 écoles primaires;
- Ériger 43 hôpitaux;
- Créer 1 326 670 emplois à temps plein rémunérés à 40$ l’heure, soit au salaire industriel moyen.
Ces données représentent avant tout un ordre de grandeur. Du reste, elles n’incluent pas les 73,9 milliards additionnels consacrés à l’achat des F-35, ni des 300 milliards que couteront les 15 frégates de guerre, ni la contribution de 71 milliards de dollars US exigée par Washington pour notre participation au programme du Dôme d’or.
De telles sommes ne seront jamais payées par le patronat qui au contraire, bénéficie de niches fiscales juteuses. Elles serviront à imposer des cures d’austérité, la casse de nos services publics et de nos salaires. La classe dirigeante se servira de cette gabegie financière pour nous faire payer de plus belle une crise dont nous ne sommes pas responsables.
L’économie de guerre est instrumentale dans le plan économique de la classe dirigeante. Il s’agit de la dernière marge de manœuvre du capitalisme monopoliste d’État, les grandes entreprises ne sachant plus où faire fructifier leur argent à un cout de revient satisfaisant. Elles doivent, pour assurer leur survie, recourir à la guerre et à l’impérialisme, au partage du monde et au pillage des ressources humaines comme naturelles pour maintenir leur taux de profit.
Pendant ce temps, nous manquons de médecins, d’infirmières, de professeurs et d’agents administratifs pour satisfaire nos besoins. La préparation aux guerres impérialistes à venir est-elle la seule façon de stimuler l’économie? Pour la classe dirigeante qui courbe l’échine devant un Donald Trump électrisé, une Union européenne qui se réarme à un rythme effréné, la réponse est oui.
Génocide en Palestine, guerre meurtrière au Soudan, sanctions sur un tiers de la population mondiale, blocus criminel contre Cuba socialiste, tensions et provocations répétées en mer de Chine; tels sont les exemples qui nous rappellent que le capitalisme mondialisé, c’est la guerre. Aujourd’hui, nous devons ajouter à cette litanie l’agression barbare, sanglante et meurtrière dirigée contre l’Iran. Malgré une trève bienvenue, les tensions demeurent vives et marquent une véritable escalade vers une Troisième Guerre mondiale qui n’est plus seulement putative.
Ceux qui prétendent que réarmer le Canada revient à défendre notre souveraineté oublient qu’il s’agit ni plus ni moins que de payer un pizzo pour le cartel criminel qu’est l’OTAN et dont le « parrain » sont les États-Unis. La lutte pour la souveraineté du Canada est indissociable de celle pour la paix, contre l’impérialisme et contre le pouvoir des monopoles.
Plus que jamais, il est temps de rappeler l’adage de Jean Jaurès : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ».
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada