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Halte au projet libéral de privatisation de Postes Canada, de casse syndicale, de licenciement de milliers d’employés et de sabotage de la distribution du courrier à domicile

La directive du gouvernement fédéral à Postes Canada visant à mettre fin à la distribution du courrier à domicile au Canada constitue une attaque directe contre la liberté de négociation collective, contre des dizaines de milliers d’emplois et contre un service public essentiel important pour les Canadiens. L’opposition publique à la fin de la distribution à domicile était suffisamment forte pour forcer les gouvernements précédents à rétropédaler, ce qui explique probablement pourquoi cette mesure est imposée au milieu des négociations actuelles, en rejetant la responsabilité sur le syndicat.

Mais le syndicat milite depuis des années pour élargir les services offerts par Postes Canada, incessamment rejetés par la partie patronale. Il s’agit notamment d’étendre les services de livraison de colis, qui, laissés entre les mains d’entreprises privées, ont généré des profits colossaux pour Amazon et toute une série de services de messagerie américains. Purolator, détenue à 91 % par Postes Canada (dont elle est de facto une filiale), a déclaré un bénéfice avant impôts de 294 millions de dollars en 2024, révélant ainsi la situation financière réelle des services de livraison au Canada, bien différente du déficit fictif que Postes Canada et le gouvernement Carney présentent aux médias et au public.

En 2019, 62 % des colis ont été expédiés par Postes Canada, contre seulement 24 % en 2024. Les faits prouvent que ce n’est pas le syndicat qui s’oppose à l’expansion et à la modernisation des services, mais l’employeur, soutenu par les gouvernements fédéraux libéral et conservateur. Cet employeur cherche à démanteler et à ruiner ce service public afin de le privatiser. Le déficit fabriqué de toutes pièces sert à monter la population contre le syndicat et à affaiblir la lutte pour sauver ce service public essentiel voulu et soutenu par la population.

De plus, le gouvernement Carney promet sabrer dans les services publics et programmes sociaux lors du dépôt de son premier budget cet automne. En parallèle, il prévoit une hausse exorbitante des dépenses militaires se sommant ainsi à 150 milliards de dollars par an. C’est la voie vers la guerre, la catastrophe environnementale, les pertes d’emplois massives, la casse des programmes sociaux universels, des services publics; bref,  l’austérité généralisée. Et ce n’est que le début…

Le Parti communiste du Canada condamne ces mesures et demande au gouvernement fédéral d’abroger immédiatement l’élimination de la distribution du courrier à domicile partout au Canada et d’ordonner immédiatement à Postes Canada de négocier une convention collective équitable avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Postes Canada doit cesser immédiatement ses pratiques antisyndicales et agir plutôt pour élargir ses services, notamment la livraison de colis, la distribution universelle du courrier à domicile partout au Canada et d’autres services que les Canadiens souhaitent et que la poste est en mesure d’offrir.

Le Parti communiste salue le courage et la détermination du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) à mettre fin à ce programme antisyndical et anti-populaire qui entraînera la suppression de milliers d’emplois dans le secteur public et la disparition d’un service public essentiel que les Canadiens ont obtenu de haute lutte et ne souhaitent pas perdre. Le STTP se bat aujourd’hui pour ses membres et pour le public, comme il l’a fait en 1981 lorsqu’il a obtenu, à l’issue d’une grève, le congé de maternité pour ses membres, ce qui a conduit à l’instauration du congé de maternité pour toutes les femmes employées sous le régime fédéral du travail.

Le STTP a défié l’ordre de retour au travail du gouvernement en 1978 dans sa lutte pour les droits des travailleurs des postes partout au Canada pour le travail à temps plein et le contrôle des changements technologiques. Le soutien du public n’a fait que croître lorsque leur président a été envoyé en prison pour avoir refusé d’ordonner aux travailleurs de reprendre le travail. C’est ce qui caractérise les postiers canadiens, et le gouvernement devrait en prendre note tant qu’il est encore temps de changer de cap.

Il s’avère que la combattivité des libéraux fédéraux prend pour cible les travailleurs, les syndicats, les emplois et les services publics au Canada plutôt que Trump et les droits de douane américains qui menacent également les travailleurs, les syndicats, les emplois et les services publics.

Le gouvernement Carney fait ce que les conservateurs de Mulroney ont tenté de faire en 1986, à savoir une privatisation en catimini, qui a entraîné la perte de 10 000 emplois à la poste et une dégradation du service public. Les conservateurs de Harper ont ensuite lancé une campagne visant à mettre fin à la distribution du courrier à domicile, ce qui leur a coûté les élections de 2015 après que Justin Trudeau eut promis de la maintenir. Il s’agit là du programme néolibéral personnifié par Reagan et Thatcher, poursuivi depuis lors par les gouvernements conservateurs et libéraux au Canada. La privatisation, la déréglementation, les réductions d’impôts, le libre-échange et les attaques contre le droit laboral et les droits démocratiques sont les principales caractéristiques de ce programme – et de ce nouveau gouvernement libéral qui est soutenu à 100 % par les conservateurs de Poilièvre sur les questions essentielles.

Le recours à des lois antisyndicales pour briser les grèves et mettre les travailleurs au pas comprend des dispositions telles que l’article 107 du Code du travail, mais aussi l’utilisation de la clause dérogatoire de la Constitution, les droits de douane américains qui ont déjà coûté leur emploi à des milliers de travailleurs canadiens et l’accord AÉUMC qui menace encore plus d’emplois au Canada.

Des services publics et des programmes sociaux solides fournissent des services et des emplois essentiels qui bénéficient d’un large soutien public, et ceux-ci sont soutenus par des droits du travail qui protègent les travailleurs et favorisent la fourniture de biens et de services de qualité au public.

Ces services publics et ces droits syndicaux ont été obtenus de haute lutte par le mouvement syndical et les travailleurs de tout le pays pendant plus de 80 ans. Il faudra mobiliser les mêmes forces pour protéger ces droits et ces services contre les attaques du gouvernement et des entreprises aujourd’hui.

Nous entrons dans une période de lutte acharnée contre les entreprises et les gouvernements de droite qui veulent priver les travailleurs de leurs droits sociaux, économiques et politiques, et qui s’apprêtent à militariser le Canada et le monde afin d’imposer leur programme à un public déterminé à contrer ce plan patronal belliciste.

Unité, solidarité et résistance sont la clé pour vaincre cette attaque massive et coordonnée.  

Une attaque contre un est une attaque contre tous !

Comité exécutif central, Parti communiste du Canada