Mar 062019
 

Célébrons la Journée internationale des droits des femmes en 2019 en rendant hommage aux femmes autour du monde qui ont résisté à la résurgence d’un mouvement patriarcal de droite et fasciste avec courage, intégrité, sagesse et savoir-faire. Célébrons le courage de ces femmes qui ont affronté la résurgence de la droite en Amérique latine, la misogynie et l’oppression des Dutarte, Modi et Trump. Célébrons les femmes qui ont mis en lumière les échecs du gouvernement Trudeau et celles qui ont joué un rôle de premier plan en exposant les politiques opprimantes des gouvernements des provinces canadiennes dirigées par les Conservateurs.

Marielle Franco, une féministe brésilienne homosexuelle, militante des droits humains et conseillère municipale a été brutalement assassinée par des agents de la police quelques jours seulement après la JIF l’année dernière. Mère noire et lesbienne célibataire, Franco est née et a grandi dans l’un des quartiers les plus pauvres de Rio de Janeiro. Une fois élue, elle a dû faire face à l’épidémie de violence de l’État, notamment au projet de prise de contrôle par les militaires des favelas de la ville. Presque un an après son assassinat, la police a finalement lancé un mandat d’arrêt contre son assassin présumé, un ancien capitaine de la police militaire qui entretient des liens avec le président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro. Franco a eu le courage de s’opposer à la nouvelle direction fasciste au Brésil et son exemple donne de l’espoir aux femmes et aux partisan-e-s de la démocratie au Venezuela et dans toute l’Amérique latine, qui doivent maintenant résister à la possibilité d’une intervention militaire dans la région dirigée par le Brésil et les États-Unis.  Au Canada, le gouvernement Trudeau a proclamé son soutien aux forces de l’opposition. Chrystia Freeland, aux côtés de Jair Bolsonaro lors de la réunion du groupe de Lima à Ottawa le mois dernier, confirme le virage à droite du gouvernement actuel. Nous devons être aussi courageuses que Franco et faire entendre notre voix contre toute intervention étrangère.

Aux Philippines, en Inde et aux États-Unis, les femmes ont confronté des régimes oppresseurs. Nous célébrons Maria Ressa, cofondatrice de l’important site de nouvelles philippin Rappler, et la sénatrice Leila de Lima, qui ont toutes deux récemment été arrêtées pour avoir contesté le brutal programme misogyne du président Dutarte. Nous félicitons les femmes du CPI (M) du Kerala, qui ont organisé une marche qui a attiré cinq millions de femmes qui revendiquent des droits en matière de caste et d’égalité des sexes. Nous louons l’intégrité de la docteure Christine Blasey Ford, qui a pris la parole lors des audiences de confirmation de Brent Kavanaugh comme juge à la Cour suprême, pour chaque femme qui a déjà été humiliée, maltraitée ou agressée. L’installation d’un autre juge de droite à la Cour suprême est un autre pas en avant vers l’affaiblissement des lois sur l’avortement, ce qui constituerait un énorme pas en arrière pour les femmes. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire.

Au Canada, nous honorons les sœurs et les camarades autochtones qui continuent d’exiger des mesures pour lutter contre la violence systémique à l’égard des femmes et des filles autochtones. Les circonstances entourant le scandale de SNC-Lavalin qui ont conduit à la démission de Jody Wilson-Raybould du cabinet fédéral dévoilent la fausseté des allégations du gouvernement Trudeau qui prétend être “féministe et transparent” et souhaiter aller de l’avant avec la réconciliation.

Nous célébrons la sagesse de Sandy Hudson, organisatrice de Black Lives Matter de Toronto, qui mène le combat pour que les voix des femmes noires se fassent entendre dans la lutte contre la violence sexiste et les brutalités policières. Rayne Fisher-Quann, une élève du secondaire, a organisé et dirigé la mobilisation historique des élèves à travers l’Ontario en opposition à la récupération par Doug Ford du programme modernisé d’éducation sexuelle et autochtone. Plus de 40 000 élèves de plus de 100 écoles de la province sont sortis, une des mobilisations les plus réussies dirigée par des étudiant-e-s.

Depuis, Ford a coupé le financement des centres d’aide aux victimes de viol, celui du Collège des sages-femmes, du programme-pilote sur le revenu de base ( un programme anti-pauvreté), il a fermé le bureau de l’Intervenant en faveur des enfants de l’Ontario, annulé l’augmentation prévue du salaire minimum à 15 dollars de l’heure, démantelé les associations étudiantes dans les universités et les collèges, et il est en train d’amorcer la privatisation du système public de santé. Toutes ces coupes touchent de manière disproportionnée les femmes, en particulier les femmes autochtones, racisées et à faible revenu. D’autres provinces ont adopté des orientations similaires au fur et à mesure que la politique canadienne se range de plus en plus à droite. Les femmes doivent unir leurs efforts pour lutter contre ces mesures de droite et veiller à ce que Jason Kenney ne soit pas élu en Alberta pour rejoindre les rangs des premiers ministres de droite.

Nous nous félicitons des progrès réalisés en Colombie-Britannique dans la mise en place de services de garde à 10 dollars par jour et de leur engagement à légiférer pour établir des services de garde universels. Ce sont des mesures positives qui s’appuient sur les services de garde du Québec à 7,55 $, sur les gains remportés par les femmes et le mouvement syndical, et qui devraient être au centre des préoccupations lors des prochaines élections fédérales.

Les femmes ont parfaitement le droit de célébrer cette Journée internationale des droits des femmes avec une juste colère. Comme disait Marielle Franco, « pour les femmes, se battre fait partie de la vie quotidienne. Chaque jour nous ressentons ses effets. Quand on emmène nos enfants à l’école et qu’il n’y a pas de cours. Quand on doit travailler et qu’il n’ya pas de place pour nos enfants en garderie. La lutte d’une femme ne finit jamais »  Nous luttons pour éliminer les plaies qui accompagnent le capitalisme – le patriarcat, la misogynie et la violence sexiste, les brutalités policières et l’oppression. Nous devons nous battre pour que toutes les femmes de la classe ouvrière aient le droit d’être en sécurité dans leurs communautés, sur leurs lieux de travail, dans leurs syndicats et chez elles.

Nous devons concentrer notre colère pour créer une organisation de femme pancanadienne, de groupes de lutte pour l’égalité, qui s’inscrit dans le cadre d’une lutte plus large pour gagner des réformes qui favorisent les intérêts de la classe ouvrière. Nous devons unir les forces progressistes pour construire la résistance à la résurgence du néolibéralisme.

Le Parti communiste du Canada exige la pleine égalité entre les sexes dès MAINTENANT!

• Rétablir le financement des programmes d’égalité des femmes.
• Réduire l’écart salarial – légiférer pour la pleine équité des salaires et en matière d’emploi.
• Garantir des services accessibles et financés par l’État dans chaque province et territoire en matière d’avortement et des droits en matière de procréation.
• Créer un système public universel de garderies, accessible, abordable, de qualité, avec des normes pancanadiennes et des salaires syndicaux pour les éducatrices.
• Protéger le droit des femmes à la couverture de maternité de l’AE; étendre les prestations parentales à 52 semaines.
• Mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et fournir un financement adéquat aux centres de crise et aux maisons de transition. Abroger le projet de loi C-36!
• Déchirer l’AEUMC, le PTP et autres accords commerciaux au service des compagnies.
• Non à l’intervention étrangère au Venezuela! En finir avec le blocus cubain!
• Non à l’islamophobie! Mettre fin aux interventions des États-Unis, du Canada et de l’OTAN au Moyen-Orient, instaurer la tolérance zéro pour la violence islamophobe et fondée sur le sexe et ouvrir la porte du Canada aux immigrant-e-s et aux réfugié-e-s.
• Abroger l’entente Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs.
• Abroger le projet de loi C-31 et des autres lois inconstitutionnelles et anti-démocratiques sur la sécurité de l’État.
• Abroger la Loi sur les pratiques culturelles barbares, que les libéraux de Trudeau ont appuyée.
• Non à l’austérité. Non à la guerre!
• Les besoins des gens – pas la cupidité des entreprises!

Journée internationale des droits des femmes 2019
Déclaration de la Commission centrale des femmes, Parti communiste du Canada