Mar 082018
 

Cette année, les femmes célébreront la Journée internationale des femmes avec un sentiment de force renouvelé. Dans plusieurs endroits autour du monde, les femmes prennent position contre le harcèlement et la violence sexuelle. Alors qu’en Amérique du Nord cela s’est trouvé souvent lié à ce qu’on appelle le mouvement « #metoo », cela se produit aussi dans des pays aussi variés que l’Inde, l’Irlande et le Japon. Nous savons que la violence sexuelle est encore courante. En particulier les femmes autochtones, racisées, transgenres, les sans-abri ou les prostituées risquent d’en être victimes de façon disproportionnée. Nous savons que dans les zones de guerre, le viol est utilisé comme arme.

En janvier, il y a eu pour une deuxième année des marches partout à travers le monde, où les personnes des genres opprimés ont manifesté leur résistance contre la violence patriarcale, l’inégalité, l’exploitation et l’oppression perpétuées par le capitalisme. Un grand nombre de ces marches avançait des revendications en faveur de l’égalité économique, du droit des femmes de vivre sans violence, des pleins droits et libertés en matière de procréation, du plein droit à l’égalité pour la communauté LGBT, pour les travailleurs-euses, les personnes racisées, immigrantes, handicapées, pour les droits civils et la justice environnementale, et contre la brutalité policière et le profilage racial, pour l’adoption d’une loi pour la démilitarisation et mettre fin à l’incarcération de masse.

Cette riposte est importante, mais souvent il n’y a pas de structure organisationnelle durable pour la soutenir.

Les gains des femmes et de la classe ouvrière sont directement liés à la force et à l’unité des organisations qui luttent pour leurs droits.

Le retrait et le piétinement du gouvernement libéral dans des dossiers comme « l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées », l’équité salariale, l’amélioration de la législation sur le travail du sexe et celui d’un système de garde d’enfants public universel, accessible, abordable et de qualité – contraste avec ses prises de position rapides en faveur des projets des pipelines Kinder Morgan et Keystone XL, son soutien au barrage du Site C, ainsi que le vol des terres autochtones et la perpétuation de la violence génocidaire.

Le soutien du gouvernement à la mondialisation capitaliste et aux accords de libre-échange tels que l’ALENA et le PTP vise à étendre le programme impérialiste du Canada, où les entreprises acquerront davantage de pouvoir et de profits, tandis que les travailleurs-euses – les femmes et leurs familles – se voient refuser la sécurité alimentaire, la capacité de former ou joindre un syndicat, l’accès à un logement abordable, les soins de santé, l’éducation, les médicaments d’ordonnance et plus encore. Ce gouvernement, tout comme les Conservateurs d’Harper, continue d’ignorer la demande de longue date de créer un système de garde d’enfants public universel, accessible, abordable et de qualité.

Les femmes au Canada perdent du terrain en termes d’équité salariale et de pensions. L’écart entre les sexes au Canada est maintenant le double de la moyenne mondiale; Les femmes racisées ne gagnent que 68 cents pour chaque dollar gagné par des hommes non racisés. Le gouvernement libéral n’a aucun plan pour corriger cette situation. Les récentes réformes des retraites ont fait perdre aux femmes le terrain gagné excluant les années prises en congé de maternité et parental du calcul de leur pension finale. Ce ne sont pas des “améliorations”; c’est l’austérité. Les femmes sont obligées de payer le prix de la crise économique capitaliste en cours et pour la poursuite des réductions d’impôt et des cadeaux aux compagnies. Il n’est pas étonnant qu’une étude récente sur l’écart global entre les sexes ait abouti à la conclusion accablante qu’au rythme actuel, il faudra 170 ans pour que les femmes atteignent l’égalité.

Il y a eu une augmentation des groupes racistes, fascistes et d’extrême droite au Canada. La violence islamophobe sexiste est trop fréquente au Canada. Les femmes musulmanes sont souvent agressées verbalement et ont été agressées physiquement en faisant arracher leur hijab ou pire. Alors que cette violence s’intensifie, le gouvernement reste inactif alors que les médias perpétuent le mensonge selon lequel une intervention militaire occidentale au Moyen-Orient est nécessaire pour «sauver» les femmes musulmanes. Les Libéraux ont plafonné la migration des réfugié-e-s et le parrainage vers le Canada tandis qu’ils font la guerre à leurs patries d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, tout en les exploitant pour des séances de photos. Ce n’est pas du féminisme.

La vérité est que le premier ministre Trudeau et le gouvernement libéral ne peuvent prétendre être féministes tout en défendant et en justifiant le pouvoir des sociétés et les super profits. Les politiques et les décisions qui perpétuent la violence contre les femmes et les territoires autochtones, qui aggravent et élargissent les inégalités économiques entre les sexes et pour les personnes racisées, qui imposent la guerre et l’austérité au pays et à l’étranger, font partie intrinsèque du programme capitaliste – un programme incompatible avec les revendications des femmes de la classe ouvrière de toutes les communautés pour la paix, l’égalité, la démocratie et la sécurité économique et sociale pour elles-mêmes et leurs familles.

Historiquement, le mouvement syndical au Canada a joué un rôle majeur dans la construction de l’unité dans la lutte pour les droits des femmes. Cependant, le nombre de femmes dans les positions dirigeantes du mouvement syndical est en déclin, tandis que celles qui demeurent à combattre sont affaiblies par le départ d’Unifor du CTC. Nous devons demander le retour de femmes inspirées et progressistes dans la direction du mouvement syndical pour unir notre classe dans la lutte contre l’ennemi principal – le capitalisme.

Nous devons continuer à nous lever! Nous devons nous organiser! Le Parti communiste du Canada exige la pleine égalité des sexes MAINTENANT:
* Rétablir le financement des programmes d’égalité pour les femmes.

* Éliminer l’écart salarial – légiférer pour la pleine équité en matière de salaire et d’emploi.

* Garantir des services d’avortement et de droits reproductifs accessibles et financés par l’État dans chaque province et territoire.

* Créer un système de garde d’enfants public universel, accessible, abordable et de qualité, avec des normes pancanadiennes et des salaires syndicaux pour les travailleurs-euses des services de garde.

* Protéger le droit des femmes à la couverture de maternité de l’assurance-emploi; étendre les prestations parentales à 52 semaines.

* Mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et fournir un financement adéquat aux centres de crise et aux maisons de transition. Abroger le projet de loi C-36!

* Se retirer de l’ALÉNA, du PTP et des autres traités à l’avantage des compagnies.

* Non à l’islamophobie! Fin de l’intervention des États-Unis, du Canada et de l’OTAN au Moyen-Orient, tolérance zéro à l’égard de la violence islamophobe et sexiste et ouverture des portes du Canada aux personnes immigrantes et réfugiées. Abroger l’ «Entente sur les tiers pays sûrs» entre le Canada et les États-Unis. Abroger le projet de loi C-5, mettre fin au projet de loi C-59 et aux autres lois anticonstitutionnelles et antidémocratiques sur la sécurité nationale.

* Abroger la « Loi sur la tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares » que les Libéraux de Trudeau ont appuyée.

* Non à l’austérité. Non à la guerre. Pour les besoins des gens et non à la cupidité des entreprises!

Salutations du Parti communiste du Canada à l’occasion de la JIF 2018